Habitation Beauséjour

L'Habitation Beauséjour est située à la pointe nord de la Martinique, à savoir la commune de Grand'Rivière. C'est un bâtiment construit au 18ème siècle qui a connu l'évolution de cultures lors de la période esclavagiste. Ainsi, cacao, canne à sucre, banane puis à nouveau canne à sucre, se sont succédés dans ses plantations.

Autour de la maison principale datant de 1820, il y a deux autres édifices, le « pavillon du sénateur » construit pour être le bureau d'Amédée Knight, sénateur de la Martinique qui y vivait et une autre bâtisse qui servait de dépôt, case à eau et d'écurie. Bien plus loin en contre-bas se trouve la « rue cases-nègres » qui était l'espace de vie des esclaves puis des travailleurs agricoles.

Le premier propriétaire des lieux fut Chambert Anthoine dit La Rivière, natif d’Agde (Hérault) selon des documents datant de 1671. A cette époque, la surface de l'habitation était d'environ 150 hectares. En 1680, sur la propriété vivaient le maître, son épouse, ses deux enfants et 80 esclaves noirs. Jusqu'en 1928, neuf propriétaires différents se succédèrent comme propriétaires des lieux dont la famille Knight où le patriarche Amédée Alexis Augustin Knight était un descendant d'un noir né en Martinique. Il était ingénieur de l’École Centrale de Paris et est devenu sénateur de la Martinique en 1899.

Planteur et distillateur à Saint-Pierre, il acquit cette terre au début du 20ème siècle, dans un contexte de crise sucrière où les faillites d’habitations étaient monnaie courante. Malgré cela, l'exploitation connut sous sa direction une étonnante prospérité. Elle passa d’une surface de 136 hectares à 285 hectares et fut dotée d’une distillerie qui produisit un rhum de qualité, le « rhum H.B.S. » médaillé d'or à l'Exposition coloniale de Paris en 1932.

C’est également à cette époque, entre 1900 et 1912 que l’habitation prit le nom de Beauséjour. Quand les héritières d’Amédée Knight revendirent le domaine, en 1928, au « béké » Pierre François Honoré Louis de Lucy de Fossarieu, elle s’était encore agrandie de 50 hectares. On continuait à y cultiver la canne à sucre et à produire du rhum, tandis que le cacao déclinait au profit de cultures secondaires comme le maïs, les haricots ou la patate douce. Après la Seconde Guerre Mondiale, la banane prit le relais au profit du rhum dont la production fut arrêtée en 1958.

Pendant plusieurs années, la banane fut la culture majoritaire du domaine avant que la canne ne reprenne le relais depuis plusieurs années.

Pour y accéder depuis Fort-de-France, suivre la N3 jusqu'à Ajoupa-Bouillon puis la N1 direction Basse-Pointe, Macouba, Grand'Rivière, avant l'entrée du bourg entrer sur la gauche.