Cap 110 est un mémorial érigé en mémoire de l'esclavage. Il a été érigé à l'anse Caffard lors du cent cinquantenaire de l'abolition de l'esclavage en 1998 par Laurent Valère, un artiste peintre et sculpteur martiniquais.
Le choix de l'Anse Caffard n'est pas anodin. C'est en effet aux abords de l'anse Caffard (qui doit son nom au colon Jean Caffard) qu'un navire transportant 300 esclaves s'échoua en pleine tempête sur les rochers de la côte dans la nuit du 8 avril 1830. Or à cette époque, la traite négrière était illégale depuis 1817.
Le bateau fut entièrement détruit ce qui empêcha de connaître son nom et trouver sa provenance. Seuls, six cadavres furent repêchés. Les corps des marins furent inhumés au cimetière et ceux des esclaves furent enterrés près du rivage. 86 esclaves, 26 hommes et 60 femmes furent rescapés du naufrage et transférés à Fort-de-France.
Les 15 bustes auraient été construits en béton armé et blanchies de sable de Trinité-et-Tobago. Leur poids est d'environ 4 tonnes pour une hauteur de 2,5 mètres de hauteur.
Toutes représentent le même visage penché dans le sens, accablé, affligé, les yeux baissés vers la terre et la mer. Elles représentent les victimes anonymes de la traité négrière, le commerce d'esclaves qui a duré 3 siècles (du 17ème au 19ème siècle) entre l'Europe, l'Afrique et les Amériques.
Les 15 bustes de béton blanc ont différents symboliques. Le blanc symbolise le deuil aux Antilles. La forme triangle représente le commerce triangulaire entre l'Europe, l'Afrique et les Amériques, l'orientation vers le cap 110° Est est le Golfe de Guinée d'où proviendrait probablement le bateau. Le mémorial est positionné en face du Rocher du Diamant.