Bonaire

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Bonaire carte
Drapeau de Bonaire

Présentation générale

Bonaire carteBonaire est une île faisant autrefois partie des Antilles Néerlandaises avec Curaçao, Aruba, Saint-Martin (partie néerlandaise), Saba et Saint-Eustache. Avec Aruba et Curaçao, Bonaire forme un groupe d'îles connu sous le nom d'îles ABC (Aruba, Bonaire et Curaçao).

L'origine du nom « Bonaire » est dérivé du mot Caquetio « Bonay » qui signifie « terre peu élevée ». Les premiers Espagnols et Néerlandais auraient transformé son nom en orthographe en Bojnaj et aussi en Bonaire. D'autres sources font état que le nom proviendrait du français « bon air ». Enfin la dernière théorie remonte à la colonisation espagnole de l'île et que le nom viendrait de l'espagnol « buen aire » qui veut aussi dire « bon air ».

Elle se situe au sud de l'arc des Antilles à proximité des côtes vénézuéliennes (seulement 80 km !). L'île de Curaçao se trouve à son est.

C'est une île relativement plate avec comme point culminant de l'île est la colline de Brandaris qui culmine à 241 mètres. Bonaire est surtout connue pour ses fonds marins et une barrière de corail entourant l'île. L'ensemble des eaux entourant l'île est classé sanctuaire marin et permet une découverte de la faune et la flore sous-marine avec un masque et un tuba ou des bouteilles de plongée.

Une petite île Klein Bonaire (Petit Bonaire en néerlandais) située juste en face du chef-lieu Kralendjik fait partie de l'île tout en restant inhabitée. Particularité de Bonaire, l'île néerlandaise ne compte que deux villes : Kralendjik sa capitale et Rincon.

Drapeau de BonaireSelon des estimations, la population serait de 22 573 habitants en 2022. La densité de population est relativement faible avec seulement 77 habitants au kilomètre carré.

Depuis la dissolution des Antilles néerlandaises en 2010, l'île forme une commune néerlandaise à statut particulier depuis le 10 octobre 2010.

La monnaie est le dollar américain.

Son chef d'état est le Roi des Pays-Bas, Willem-Alexander et le Lieutenant Gouverneur chargé de l'application des lois dans l'île est Edison Rijna.

Histoire

Le plus ancien peuplement connu de l'île est celui des Indiens archaïques qui seraient arrivés dans l'île aux environs de 3300 avant J.-C.. Par la suite les Indiens Caiquetios, une branche des Arawaks venue du Venezuela aux environs de l'an 500 après J.-C.. Les Caquetios étaient un peuple très grand si bien que les Espagnols à leur arrivée sur les îles ABC (Aruba, Bonaire, Curaçao) avaient surnommés les îles « las Islas de los Gigantes » (Les îles des géants).

En 1499, Alonso de Ojeda, Amerigo Vespucci et Juan de la Cosa arrivent à Curaçao et dans l'île de voisine qui a été appelée certainement Bonay (bonay en caiquetio signifie « terre peu élevée ») par les Caiquetios. Bonay est devenue Bojnaj sous les Espagnols puis Bonaire sous les Néerlandais. L'île a été surnommée « Isla do Palo Brasil » (Ile de Pernambouc, le pernambouc est un bois originaire du Nord-Est du Brésil dont la teinture rouge comme la braise est aujourd'hui utilisée dans l'industrie textile).

Les Espagnols conscients qu'ils ne pourraient développer l'île à cause de sa sécheresse, déportèrent tous les amérindiens qui s'y trouvaient sur l'île d'Hispaniola à partir de 1515. Environ 500 à 2 000 Caiquetios étaient déportés pour travailler dans les mines de cuivre de Saint-Domingue. Bonaire fut désertée mais resta une possession espagnole. Elle servait occasionnellement d'avant-poste.

En 1526, Juan de Ampues le gouverneur de Bonaire fit amener du bétail (moutons, chèvres, porcs, chevaux et ânes) laissé en liberté et exploité plus pour leur peau que pour leur viande. L'île était aussi un lieu de déportation pour les condamnés des colonies espagnoles d'Amérique du Sud.

Les habitants espagnols vivaient dans la ville de Rincon à l'intérieur des terres pour se protéger des attaques de pirates.

En 1621, les Néerlandais créent la Compagnie Néerlandaise des Indes Occidentales pour avoir également droit à leur part du gâteau dans la Caraïbe au moment même où les Espagnols et les ces mêmes néerlandais sont en guerre de pour ce qui est maintenant connu sous le nom de la Guerre des Quatre Vingt ans (1568 à 1648). En 1623, les bateaux de la Compagnie Néerlandaise font appel à Bonaire pour avoir de la viande, de l'eau et du bois. Les Hollandais y abandonnent également des prisonniers espagnols et portugais qui allaient fonder la ville d'Antriol.

En 1633, les Hollandais qui avaient perdu Saint-Martin au profit des Espagnols vont alors se rabattre sur les îles du sud, Aruba, Curaçao et Bonaire. Bonaire est conquise en Mars 1636. Les Hollandais construisent Fort Oranje en 1639. Le but de ce fort était de protéger les salines. En effet, à cette époque le sel était un produit très convoité car il permettait de conserver les aliments.

Par la suite, Bonaire accueille des esclaves venus d'Afrique pour travailler dans les plantations de maïs et les salines de la Compagnie néerlandaises des Indes occidentales. Une des preuves encore présentes de cette période, des petites maisons où étaient logés les esclaves constituent aujourd'hui un site historique.

Durant les Guerres Napoléonniennes, les Néerlandais vont perdre le contrôle de Bonaire au détriment des Britanniques par deux fois, entre 1800 et 1803 et à nouveau entre 1807 et 1816. Durant cette période, de nombreux commerçants blancs s'installent à Bonaire et construisent la colonie de Playa, actuel Kralendijk en 1810.

Entre 1816 et 1868, Bonaire continuera d'être sous le système de plantation. En 1825, il y avait environ 300 esclaves. Petit à petit, certains esclaves sont libérés et deviennent libres avec l'obligation de rendre des services au gouvernement en échange de leur liberté. Les autres esclaves deviennent libres le 30 Septembre 1862 lors de l'abolition de l'esclavage dans l'île. Au total, 607 esclaves gouvernementaux et 151 esclaves privés sont libérés à ce moment.

La conséquence de l'abolition de l'esclavage sera la perte de main d'œuvre dans les salines, une industrie qui sera dès lors en perte de vitesse.

Durant la Seconde Guerre Mondiale et l'occupation des Pays-Bas par les Allemands, Bonaire était un protectorat des Britanniques et des États-Unis. Les Américains construisent l'aéroport Flamingo qui leur servira de base aérienne militaire. Après l'invasion des Pays-Bas par l'Allemagne le 10 Mai 1940, les autorités déclarent la loi martiale et beaucoup d'Allemands et d'Autrichiens tout comme les Néerlandais sympathisants du régime nazi sont internés dans un camp à Bonaire. Ils y resteront jusqu'à la fin de la guerre. Certains seront transférés dans de nouveaux camps qui étaient construits dans la métropole durant la première année de la guerre.

En 1944, Princess Juliana des Pays-Bas et Eleanor Roosevelt visitent les troupes présentes à Bonaire. Au total, 461 personnes ont été internées sans procès alors qu'elle étaient pour la plupart innocente.

À la fin de la guerre, l'ancien camp est devenu un hôtel.

L'économie continue de se développer, l'ancien aéroport militaire est devenu un aéroport civil, une usine de création de vêtements voit le jour, une radio est fondée, un deuxième hôtel, le Bonaire Beach Hotel est construit en 1962. La production de sel reprend en 1966 et les salines sont modernisées par la Compagnie internationale de Sel des Antilles. En 1975, une entreprise de raffinement de pétrole voit le jour.

Bonaire qui faisait partie des Antilles néerlandaises de 1954 à 2010 devient une municipalité à statut particulier des Pays-Bas en Octobre 2010.

En 2011, le dollar américain est adopté comme monnaie nationale.

Économie

Le tourisme est le secteur majeur de l'économie d'une île qui possède également du pétrole et produit du sel. L'activité touristique prend une importance croissante après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Les volées colorées d'oiseaux qui se rassemblent sur les salines sont l'une des nombreuses attractions de l'île. Les brillants flamants roses, espèce protégée, font la fierté de l'île et ont inspiré le nom de l'aéroport local (Flamingo Airport).

Le sol aride ne permettant pas de nourrir la population, Bonaire exporte majoritairement pour ses besoins alimentaires. La seule culture exportée est l'aloès car elle ne nécessite pas d'irrigation.

L'eau potable est fournie par l'usine de dessalement du gouvernement. Des tonnes de sel provenant des vastes salines sont exportées chaque année depuis le port de Kralendijk.

Environ 70 % de la surface de l'île est constituée de calcaire corallien, d'où Kralendijk, qui signifie « digue de corail », tire son nom. Kralendijk est une petite ville tranquille avec quelques beaux exemples d'architecture coloniale hollandaise.

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