


Présentation générale
Saint-Vincent et les Grenadines sont un archipel situé au sud de Sainte-Lucie, au nord de Grenade et à l'ouest de Barbade. À Saint-Vincent l'île principale s'ajoute une chaîne de 32 petites îles dont certaines sont habitées (Bequia, Mustique, Union Island, Canouan, Petit Saint Vincent, Palm Island, Mayreau et Young Island) alors que les autres ne le sont pas (Tobago Cays, Baliceaux, Battowia, Quatre, Petite Mustique, Savan et Petit Nevis).
L'archipel est peuplé par environ 111 678 habitants en 2022 sur une superficie de 389 km².
Le premier nom de l'île de Saint-Vincent était « Youloumain » en honneur de l'esprit des arc-en-ciels, Youlouca qui aurait séjourné dans l'île d'après les habitants de l'île de l'époque, les Kalinagos. C'est Christophe Colomb qui aurait changé le nom en la baptisant « Saint Vincent » journée de la fête de Saint-Vincent dans le calendrier après y avoir posé les pieds le 22 janvier 1498. Concernant les Grenadines, leur nom fait référence à la ville espagnole de Grenade mais pour les différencier de l'île de Grenade c'est les Grenadines qui a été retenu pour nommer les autres îles de l'archipel.
Le point culminant de l'archipel est la Soufrière à 1 234 mètres au-dessus du niveau de la mer. En Avril 2021, le volcan de la Soufrière est entré en éruption à plusieurs reprises avec des événements explosifs qui ont nécessité l'évacuation de la population environnante. Des aides financières, logistiques et alimentaires ont été apportées par les îles environnantes et le Royaume-Uni.
Comme plusieurs îles de la Caraïbe, le pouvoir est exercé par la Reine Elizabeth II. Localement le pouvoir est exercé par le représentant de la Reine sur place, la Gouverneure-générale Susan Dougan et le chef du gouvernement est le Premier Ministre Ralph Gonsalves.
La capitale est Kingstown, elle est située au sud de l'île de Saint-Vincent.
Histoire
Les îles de Saint-Vincent et les Grenadines étaient peuplées par différents groupes de peuple amérindien incluant les Ciboneys, les Arawaks et les Indiens Caraïbes. Quand Christophe Colomb arrivent dans les îles c'était uniquement les Indiens Caraïbes qui y vivaient après avoir ravis la place aux Arawaks.
Après l'arrivée de Christophe Colomb à Saint-Vincent le 22 janvier 1498, les îles seront vite oubliées et ignorées par les conquistadors espagnols plus intéressés par la recherche d'or et d'argent en Amérique Latine.
Et même quand les Européens ont tenté de coloniser Saint-Vincent, les Indiens Caraïbes leur opposaient une farouche résistance. Les esclaves africains qui échouaient sur l'île ou qui s'enfuyaient de Sainte-Lucie ou Grenade trouvaient refuge à Saint-Vincent et épousaient les Indiens Caraïbes. C'est là qu'est apparu un peuple appelé les « Black Caribs » ou encore « Garifuna ».
Les premiers Européens qui vont coloniser l'île de Saint-Vincent sont les Français, mais après une série de guerres et de traités de paix, les îles furent cédées aux Britanniques qui ne s'y installeront pourtant pas !
Ce sont les Français qui vont revenir et s'installer durablement dans l'île de Saint-Vincent. Partis de la Martinique qui était la « capitale française dans la Caraïbe », les Français vont s'installer dans l'ouest de Saint-Vincent et construire la ville de Barrouallie en 1719. Les Français cultivaient du café, du tabac, de l'indigo, du maïs et du sucre dans des plantations où travaillaient des esclaves venus d'Afrique.
En 1763, lors du Traité de Paris, l'île de Saint-Vincent est à nouveau cédée aux Britanniques.
Par la suite, les frictions entre les Britanniques et les Indiens Caraïbes pour la conquête du territoire mèneront à la Première Guerre des Caraïbes. Le leader des Black Caribs, Joseph Chatoyer défendra avec succès la côte au vent après l'expédition militaire britannique de 1769 et refuser la vente de leurs territoires aux colons. Lassés des guerres avec les Caraïbes qui connaissaient très bien les lieux, les Britanniques et les Caraïbes signent un traité de paix et se partagent l'île.
La France va reprendre possession de l'île en 1779 pendant que les Anglais sont affairés dans la Guerre d'Indépendance aux États-Unis mais l'île est rendue aux Anglais dans le Traité de Versailles signé en 1783.
En Mars 1795, les Britanniques et les Indiens Caraïbes se disputent à nouveau le territoire donnant lieu à la Deuxième Guerre des Caraïbes. Cette fois-ci les Indiens Caraïbes sont soutenus par les Français dont le chef radical Victor Hugues. Ils réussissent à reprendre la majorité de l'île à l'exception de la zone de Kingstown sauvée de justice par les Britanniques. Malgré des renforts dans leurs rangs, les Britanniques ne réussiront pas à s'adjuger la majorité du territoire, les Caraïbes ayant eux aussi reçus les renforts des Français de Martinique.
Mais en 1797, l'expédition du général britannique Ralph Abercromby sera le coup fatal porté aux Caraïbes qui seront totalement décimés. Plus de 5 000 Black Caribs sont déportés de Saint-Vincent vers l'île de Baliceaux (dans l'archipel des Grenadines) où la moitié périt dans des camps de concentration et l'autre moitié fut ensuite déportée sur l'île de Roatán au large des côtes de l'actuel Honduras où ils devinrent plus tard un peuple connu sous le nom de ...Garifunas.
Ce n'est qu'après avoir exterminés et déportés les Black Caribs que les Britanniques vont exploiter le potentiel de l'île. Des esclaves africains sont apportés dans l'île pour y exploiter les plantations de canne à sucre, de café, d'indigo, de tabac, de coton et de cacao. Ils y travailleront jusqu'en 1838 après l'abolition de l'esclavage (1834) puis l'émancipation totale (1838) dans les colonies britanniques.
Dès lors l'économie décline, les propriétaires faisant face au manque de main-d'œuvre abandonnent leurs domaines et laissent la terre pour être cultivée aux esclaves libérés. Les immigrants portugais viennent pallier au manque de main-d'œuvre dans les années 1840 puis comme la Martinique ce sont les Indiens venus de l'Inde actuelle qui seront amenés dans les îles vers 1860. La situation sera extrêmement dure pour les travailleurs agricoles en raison de la concurrence du sucre de betterave ayant entraîné une baisse des prix mondiaux du sucre.
Un gouvernement de colonie de la Couronne est installé en 1877, un Conseil législatif créé en 1925 et le suffrage universel n'est accordé à tous les adultes qu'en 1951 soit plus d'un siècle après la Martinique (1848) ! À plusieurs reprises, les Britanniques tenteront d'affilier Saint-Vincent à d'autres colonies britanniques des alentours en raison des difficultés d'administration qu'entraînait le fait d'avoir plusieurs petites îles à gérer chacune individuellement. Toutes les tentatives des Britanniques seront infructueuses.
Deux éruptions du volcan de la Soufrière en 1812 et 1902 vont détruire une grande partie de l'île faisant de nombreuses pertes humaines. En 1979, une nouvelle éruption détruit l'île sans faire de victimes, au même instant, Saint-Vincent et les Grenadines obtiennent leur indépendance de la Grande-Bretagne (27 Octobre 1979).
Économie
Contrairement aux autres îles environnantes, le premier secteur d'activités de Saint-Vincent et les Grenadines n'est pas le tourisme mais l'agriculture en particulier la production de bananes.
Outre la banane, l'archipel est aussi le premier producteur de maranta, un rhizome qui peut être transformé en farine. Entre les années 1930 et 1960, la production de maranta garantissait à l'archipel la moitié de ses revenus. Bien que le maranta soit en perte de vitesse, Saint-Vincent et les Grenadines restent les premiers producteurs mondiaux.
D'autres cultures telles que les patates douces, les bananes plantains, les ignames, les cocos, les choux de chine (dachine) et les eddoes (sorte de taros) sont importés vers d'autres îles des Caraïbes (Sainte-Lucie, Trinidad et Tobago, Barbade, Antigua et Barbuda).
Le poisson et les fruits de mer (langoustes, lambis (conches), thons et espadons) sont également importés dans les îles voisines et les États-Unis.
Le tourisme était croissant à Saint-Vincent et les Grenadines avant la pandémie du covid et les différentes éruptions de la Soufrière. Vu les efforts mis en place pour attirer des visiteurs, nul doute de sa progression dans le futur.
Enfin les activités financières offshore sont aussi en hausse et Saint-Vincent et les Grenadines sont considérés par certains pays comme un paradis fiscal.