On ne le dit jamais assez mais la Martinique est une île de la Caraïbe. La Caraïbe, petit archipel situé à proximité du continent Américain est un ensemble d’îles abrite plus de 44 millions d’âmes (chiffres Worldmeter 2023) répartis dans 38 états. Dans cet ensemble de 2 754 000 km² où l’on retrouve de grandes et plus petites îles (Grandes et Petites Antilles), des populations diverses ou des langues différentes cohabitent pourtant un peuple avec une histoire, une culture et des traditions ayant de nombreux points communs. On débute ce dossier avec l'histoire de la Caraïbe en y incluant la Martinique.
Si au départ l'histoire des îles de la Caraïbe semble assez similaire avec des vagues d'immigration d'Indiens venus du Nord de l'Amérique du Sud, l'arrivée de Christophe Colomb, le partage des îles entre les Couronnes européennes, l'exploitation des territoires entraînant une nouvelle vague d'arrivants, les esclaves venus d'Afrique va considérablement changer l'histoire et le face de ces îles. Par la suite, les bouleversements politiques seront nombreux entraînant plus souvent des rapports distendus entre les îles de cet archipel. Cependant, les tentatives de rapprochements économiques et les coopérations en tout genre mises en place laissent augurer une nécessaire collaboration à l'avenir...
Histoire précolombienne de la Caraïbe
La Caraïbe, avant d’être le nom celui d’un groupe d’îles était celui d’un peuple venu de la zone nord d’Amérique du Sud ayant vécu dans l’archipel. L’histoire de la Caraïbe avant Christophe Colomb se résume au peuplement de deux différents groupes, les Taïnos, une peuplade d'un plus grand groupe, les Arawaks occupaient les terres auparavant depuis plusieurs siècles avant l’arrivée par la suite des Caraïbes.
Les Taïnos qui s’étaient installés dans les îles sous le vent et un ensemble allant de Puerto-Rico à la Dominique venaient de l’actuel Venezuela et seraient arrivés vers le quatrième ou cinquième siècle. Le mot Taïno qui signifie « paix » en langue arawak était attribué à ce peuple pacifique qui aurait colonisé la région plusieurs siècles avant J.-C. Les Borinquens étaient à Puerto-Rico et les Lucayans habitaient dans les Bahamas alors que les Taïnos vivaient dans les îles d’Hispaniola, la Jamaïque et Cuba.
Les Taïnos dormaient dans des hamacs, tenaient des cérémonies rituelles autour d’une icône masculine et féminine, figure en bois en pierre de leurs dieux appelés les « zemis ». De plus, ils considéraient la pluie, le vent, le feu et les ouragans comme des forces naturelles spirituelles. Pour eux, après la mort existait un endroit appelé « cobaya », un endroit sanctifié dépourvu de toute maladie, tempête ou faim. Leur principale source d’alimentation était « la terre et l’océan » : poisson, perroquets, colombes et des petits animaux de terre. A cela, ils rajoutaient du maïs, du manioc ainsi que divers fruits sauvages.
Les tribus Caraïbes en arrivant dans les îles auraient systématiquement forcé les Taïnos à quitter les îles. Cependant, ce serait les explorateurs espagnols qui auraient définitivement exterminé les Taïnos. Dans leur conquête de l’or, les Espagnols éradiquent la tribu en un peu moins de cinquante années. Les conquistadors envoient les Taïnos pour travailler dans des mines d’or et de perles en Afrique du Sud mais, beaucoup, refusant ce rôle préfèrent se suicider plutôt que d’être réduits à l’esclavage. La course à l’or continuera jusqu’à 1521 où de plus larges réserves sont découvertes au Mexique.
De leur côté, les Caraïbes croyaient en des superstitions et une majorité d’entre eux ne s’intéressaient pas à la religion. C’était une tribu guerrière qui portait une longue chevelure noire. Leur habillement principal était constitué de plumes de perroquet, de colliers fabriqués avec les dents de leurs victimes et de peinture rouge sur le corps. Pendant que les hommes pêchaient et chassaient pour se nourrir, les femelles fabriquaient des « carbets », un abri circulaire avec un toit de chaume. Souvent, leurs femmes étaient des Arawaks qu’ils avaient capturées lors de batailles contre leurs ennemis qui occupaient les mêmes territoires. Elles parlaient leur langue natale au sein des tribus Caraïbes.
Les Caraïbes étaient aussi des cultivateurs. Ils cultivaient notamment le « yucca » (nom donné au manioc) ainsi que les patates douces. De plus, c’étaient d’habiles chasseurs. Les hommes étaient d’excellents tireurs avec les arcs à flèches qu’ils utilisaient à cet effet, mais leur précision de tir n’était pas limitée à la chasse, avec des pirogues pouvant contenir jusqu’à cent hommes, ils attaquaient les vaisseaux présents dans les eaux de l’océan. Très peu de Caraïbes ont survécu à la conquête des îles par les Européens.
Par conséquent, ils ont complètement disparu de la Caraïbe d’aujourd’hui. Si un important héritage de leur histoire se retrouve aujourd’hui dans différents musées des différentes îles, c’est les caractéristiques des visages des Arawaks que l’on retrouve chez certains Cubains et Dominicains de notre époque.
La Caraïbe de Christophe Colomb à l'esclavage
Les voyages de Christophe Colomb parfois décriés, ont toutefois été la base de l’exploration du « Nouveau Monde ». Avec la chute de Constantinople en Europe en 1453, les précédentes routes menant aux épices de l’Est où les commerçants pouvaient se rendre en toute sécurité furent fermées. Cette entrave au commerce d’épices augmente le désir d’explorer l’ouest et de s’ouvrir de nouvelles voies pouvant réinstaurer le commerce des épices. C’était la motivation principale de Christophe Colomb pour ses voyages historiques. Il a appelé les différentes îles qu’il a accosté les « Indes » parce qu’il croyait qu’il avait trouvé un passage vers l’Asie et a maintenu cette idée jusqu’à sa mort en 1506.
Pour son voyage inaugural, Colomb sollicite des fonds des principales couronnes d’Europe jusqu’à ce que le Roi Ferdinand d'Aragon et la Reine Isabella acceptent de sponsoriser ses voyages dans le monde occidental. En 1492, sur ses trois vaisseaux appelés aussi caravelles, La Niña, La Pinta et Santa Maria il quitte, avec son équipage la ville de Palos en Espagne.
Il aperçoit pour la première fois une terre le 12 octobre 1492. Il baptise cette île des Bahamas San Salvador appelée autrefois Guaharani. Il aurait éventuellement touché Cuba avant de fracasser son Santa Maria contre une côte de l’île Hispaniola (actuelle île abritant deux pays : la République Dominicaine et Haïti). Il laisse les 38 membres d’équipage du Santa Maria sur l’île et rentre en Espagne où il annonce qu’il a atteint l’Asie. En 1498, il fait son chemin vers Trinidad puis retourne sur la tumultueuse île d’Hispaniola où il doit composer avec les rebelles vivant dans l’île. Il refusa d’y retourner sur l’île d’Hispaniola et découvrit plus tard les coffres d’or de l’Amérique centrale lors de son quatrième et ultime voyage. Ce dernier prit fin avec le naufrage de Christophe Colomb sur une côte de la Jamaïque.
Tableau récapitulatif des Voyages de Colomb et autres explorateurs européens
1492 : Colomb aperçoit une île de l’archipel des Bahamas qu’il rejoint et baptise San Salvador
1492 : Christophe Colomb découvre une autre grande île qu’il appelle Hispaniola
1492 : Découverte par Christophe Colomb
- Cuba,
- Grenade
1493 : Découverte par Christophe Colomb
- Anguilla,
- Antigua-et-Barbuda,
- la Dominique,
- la Guadeloupe (Marie-Galante, la Désirade et les Saintes),
- Îles Vierges Britanniques,
- Îles Vierges Américaines,
- Porto-Rico,
- Montserrat,
- Saba,
- Saint-Barthélemy,
- Saint-Martin,
- Saint-Eustache,
- Saint-Christophe-et-Niévès
1494 : Découverte de la Jamaïque par Christophe Colomb
1498 : Découverte de Trinidad-et-Tobago
1499 : Découverte de Sainte-Lucie par Juan de la Cosa (?)
1499 : Découverte de la Martinique (?)
- Aruba,
- Curaçao par Alonso de Ojeda
1499 : Découverte de Bonaire par Alonso de Ojeda et Amerigo Vespucci
1502 : Découverte par Christophe Colomb
- La Martinique,
- Sainte-Lucie,
- Saint-Vincent et les Grenadines,
- Aruba.
1503 : Découverte des Îles Caïmans par Chrisophe Colomb
1512 : Découverte des îles Turques-et-Caïques par Juan Ponce de León
1536 : Découverte de la Barbade par Pedro a Campos qui était en route pour le Brésil
Après la découverte des îles, les Européens se lancent dans une course folle pour acquérir le plus de territoires possible. Les guerres sont nombreuses à tel point que certaines îles changeront plus d’une vingtaine de fois de « propriétaires » !
Colonisation des îles de la Caraïbe par les puissances européennes
1496 : Les Espagnols mettent en place des installations sur l’île de Saint-Domingue
1508 : Les Espagnols mettent en place des installations à Porto-Rico
1515 : Les Espagnols mettent en place des installations à Cuba
1554 : Les Hollandais pillent Santiago à Cuba
1555 : Les Français pillent la Havane
1586 : Saint-Domingue est rendue aux Britanniques
1595 : Les Britanniques s’emparent de San Juan
1605 : Les Britanniques chassent les Hollandais de Sainte-Lucie qui étaient arrivés vers 1600
1625 : Les Britanniques débarquent à Barbade dans le but de coloniser l’île
1628 : Les Hollandais capturent la flotte espagnole d’argent à Cuba
1634 : Les Hollandais s’emparent de Curaçao
1635 : Les Français acquièrent la Martinique et la Guadeloupe
1655 : Les Britanniques s’emparent de la Jamaïque aux dépends de l’Espagne
1655 : Les Français occupent une moitié de l’île de Saint-Domingue qu’ils baptisent Haïti
1797 : Trinidad est ravie aux Espagnols par les Britanniques après environ un siècle de possession espagnole.
Colonisation et esclavage
L’exploitation des sols de ces petites îles fertiles est vue comme un gage de richesse dans le commerce de produits tels que le café, le cacao, le sucre de canne, le rhum.
Une fois arrivés dans les îles dans le but de conquérir le territoire et mettre en place des cultures exportatrices, les colons devaient faire face à de rudes oppositions des Caraïbes. Bien que disposant d’armes obsolètes comparés aux Européens, ils leur faisaient face et cela donnait lieu à de rudes batailles qui firent de nombreuses victimes dans les deux camps. De plus, l’adaptation au climat, à l’environnement et à une nourriture complètement différente de celle qu’ils consommaient sur leurs terres d’origine accroit les difficultés des européens à s’approprier pleinement le territoire et s’y installer.
Afin d’exploiter les sols, les monarchies britanniques, espagnols, hollandais et français pensent d’abord à réduire à l’esclavage les Caraïbes et Arawaks vivants dans les îles. Mais cette solution n’est guère simple. Les Caraïbes refusent de soumettre et opposent une farouche résistance, préférant même le suicide à être esclave de l’ennemi. Progressivement, les Caraïbes sont exterminés des différentes îles. Une autre solution est de proposer des contrats d’une durée déterminée à des engagés venus d’Europe pour exploiter les terres. Mais cette solution est temporaire et trop coûteuse pour en tirer un profit maximal.
La dernière sera la plus rentable. Faire venir d’Afrique des hommes déjà rodés au climat tropical qui seraient esclaves et travailleraient sans aucune contrepartie. C’est ainsi que se mettra en place le commerce triangulaire de l’esclavage. Pendant plus de trois siècles, près de 9 millions (selon Patrick Manning, historien américain) d'hommes, femmes et enfants venus d'Afrique seront réduits à l'esclavage dans les champs de tabac, café, cacao, canne à sucre et bananes. Le nombre de victimes seraient cependant de près de 112 millions d'hommes (morts avant la vente dans les barracons où ils étaient parqués sur le port, au cours du transport, morts dans les champs, etc...).
Les voyages commençaient sur les ports européens où les Européens embarquaient des pacotilles qu'ils vendaient en Afrique en échange d'esclaves. En échange, ils ramenaient des hommes de constitution solide qui seraient capables de travailler dans les champs pour fabriquer des produits agricoles voués au marché européen. Une fois arrivés dans les différentes îles, les esclaves étaient vendus aux planteurs et se voyaient ensuite attribuer une tâche dans les champs. Deux types d'esclaves existaient : les « esclaves des champs » et les « esclaves de maison ».
Les premiers travaillaient pendant des heures continues quelque soit les conditions climatiques dans les champs. Ils s'occupaient de la récolte des produits voués à l'exportation en Europe. Les « esclaves de maison » étaient généralement des femmes. Proches des femmes des maîtres, elles devaient s'atteler à l'entretien de la maison principale, l'éducation et les soins apportés aux enfants. L'esclavage était régi dans toutes les colonies par un ensemble de textes appelé le Code Noir.
En cas de rébellion, ils étaient durement châtiés. Les humiliations publiques telles que les coups de fouets sur corps nus et en public étaient légion. Nous traiterons de deux révoltes d'esclaves ici : Celle de la Guerre Baptiste en Jamaïque et celle de la Révolution de Haïti en 1802 qui conduira à l'indépendance de l'île.
La Guerre Baptiste de la Jamaïque en 1830
Débutée par une protestation pacifique, la « Guerre Baptiste de la Jamaïque », connue comme étant la plus forte révolte d'esclaves des colonies caribéennes britanniques, a pris fin avec un soulèvement sanglant et la mort de plus de 600 esclaves. Inspiré par les mouvements abolitionnistes en Grande-Bretagne, le jour de Noël 1831, de 60.000 de 300.000 (selon les chiffres) esclaves de la Jamaïque entament une grève générale. Sous la direction d'un pasteur baptiste et esclave du nom de Samuel Sharpe, les esclaves jurent de ne pas retourner au travail jusqu'à ce qu'ils aient reçu des libertés fondamentales et un salaire décent.
Alors que les rumeurs se répandent que les colons britanniques prévoient d'utiliser la force pour mettre fin à la grève, la protestation se transforme alors en une rébellion ouverte. Dans ce qui est devenu la plus grande révolte d'esclaves dans l'histoire des Antilles Britanniques, les esclaves brûlent et pillent des plantations pendant plusieurs jours, provoquant près de 1,1 million de dollars en dommage et intérêts. Le bilan humain est beaucoup plus sévère. Au moment où l'armée coloniale britannique mobilisée s'interposa à la révolte, jusqu'à 300 esclaves et 14 blancs avaient été tués. 300 autres esclaves, y compris le chef de file, Sharpe sont par la suite pendus pour leur implication dans le soulèvement. Bien que les tensions soient retombées, les effets de la guerre Baptiste ont finalement été ressentis jusque de l'autre côté de l'Atlantique. Un an plus tard, le Parlement britannique allait une fois pour toute, abolir l'esclavage dans l'Empire britannique.
La Guerre d'Indépendance de Haïti en 1802
La révolte d'esclaves la plus réussie dans l'histoire, la Révolution haïtienne a commencé par une révolte d'esclaves et a fini avec la création d'un État indépendant. L'insurrection principale commence en 1791 dans la précieuse colonie française de Saint-Domingue. Précieuse car à l'époque, Saint-Domingue était la « mine d'or » de l'empire colonial français en tant que premier producteur mondial de sucre (plus que toutes les colonies anglaises réunies !). Inspirés en partie par la philosophie égalitaire de la Révolution française et les idées des Lumières, les esclaves noirs lancent une rébellion organisée, tuant des milliers de Blancs et brûlant des plantations de sucre en chemin pour prendre le contrôle des régions du nord de Saint-Domingue.
Les troubles se poursuivront jusqu'à Février 1794, lorsque le gouvernement français abolit officiellement l'esclavage sous toutes ses territoires. Le général rebelle célèbre Toussaint Louverture a ensuite rejoint les forces françaises avec les républicains et en 1801 avait lui-même établi comme gouverneur de l'île. Mais lorsque les forces impériales de Napoléon Bonaparte capturent Louverture en 1802 et tentent de rétablir l'esclavage, les anciens esclaves prennent à nouveau les armes. Dirigée par Jean-Jacques Dessalines, en 1803 ils défont les forces françaises à la bataille de Vertières (voir illustration ci-contre).
L'année suivante, les anciens esclaves ont déclaré leur indépendance et ont établi l'île comme la nouvelle république d'Haïti. Ce fut la première rébellion réussie, la seule révolte d'esclaves dans l'histoire avec à la fin, la fondation d'un nouveau pays a continué à inspirer d'innombrables autres révoltes travers les États-Unis et les Caraïbes.
Fin de l’esclavage et indépendance vis-à-vis des états européens
Abolition de l'esclavage dans les colonies britanniques
Vers la fin du 17ème siècle, l’Europe vit une période de mutation et de transition. De nombreuses voix s’élèvent en Europe pour réclamer la fin de traite négrière et aussi l’abolition de l’esclavage. Ainsi en 1807, le Royaume-Uni abandonne le trafic d’esclaves et en 1833 abolit l’esclavage dans toutes ses colonies sous l’impulsion de l’Anti-Slavery Society. Fondé en 1823, elle avait pour but l’abolition de l’esclavage dans l’Empire britannique. Cet objectif est atteint en 1833. Elle est remplacée par la British and Foreign anti-slavery Society qui va lutter contre toute forme d’esclavage dans le monde.
Abolition de l'esclavage dans les colonies françaises
En France, une partie du groupe des « Lumières », un groupe de philosophes français (Montesquieu, La Rochefoucaud, Rousseau, Lamartine) dénonce la société française, les privilèges dont bénéficient la bourgeoisie et réclament une société égalitaire, une libération des opprimés et une nécessité d’améliorer la société. Leurs revendications visaient essentiellement le Tiers-État et pas l’abolition de l’esclavage contrairement à ce qui est souvent avancé. Les seules voix en France à s’opposer à l’esclavage en France sont celles du mouvement appelé « la société des Noirs ». Sous l'impulsion de British Anti-slavery, la Société des Noirs allait réclamer l'abolition de la traite négrière, l'abolition progressive de l'esclavage et une éducation des Noirs. Ce mouvement comptait des personnalité comme Alphonse de Lamartine (photo ci-dessous) ou L’Abbé Grégoire. On peut aussi citer deux hommes politiques Victor Schœlcher et François Arago qui allaient rédiger le décret mettant fin à l'esclavage.
Alphonse de Lamartine (1790-1869) déclare le 23 avril 1835 : «Nous disons et l'esclavage dit avec nous : « Aucune loi ne peut donner à l'homme la propriété de l'homme; car la loi n'est que la sanction de la justice; car aucune conscience humaine ne peut légitimer l'esclavage; car nul n'est obligé de ratifier une loi qui le prive des droits donnés par la nature. »
Henri Jean-Baptiste Grégoire surnommé L’abbé Grégoire (1750-1831), un prêtre catholique figure emblématiques de la Révolution française déclare : « J'appelle négrier, non seulement le capitaine de navire qui vole, achète, enchaîne, encaque et vend des hommes noirs, ou sang - mêlés qui même les jette à la mer pour faire disparaître le corps de délit, mais encore tout individu qui par une coopération directe ou indirecte, est complice de ces crimes. »
Victor Schœlcher et François Arago étaient des hommes politiques français.
François Arago (1786-1853) devient ministre de la Guerre, de la Marine et des Colonies dans le Gouvernement provisoire de la Seconde République mise en place par Lamartine. Il contribue à l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises.
Victor Schœlcher (1804-1893) est un homme politique français. Il est l’homme qui a rédigé le décret de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises. Il est nommé sous-secrétaire d’État à la Marine et aux colonies dans le gouvernement provisoire par le ministre François Arago. Il sera plus tard député de la Martinique. Le décret est signé par tous les membres du gouvernement en 1848. Il prévoyait l’abolition de l’esclavage dans toutes les colonies deux mois après la date de décret (soit en juin 1848) mais les révoltes d’esclaves dans les différentes îles va accélérer la mise en application du texte. Le décret de Schoelcher prévoyait également une indemnisation des propriétaires d'esclaves.
Abolition de l’esclavage dans les colonies hollandaises
L'abolition de l'esclavage dans les colonies néerlandaises de la Caraïbe et d'Amérique (Curaçao, Saint-Eustache, Surinam, Saint-Martin, Aruba) sera décrété dans un mouvement pro-abolitionniste en Europe. En effet, après les abolitions dans les colonies anglaises en 1833 et françaises en 1848, la pression en Europe se fait forte pour abolir l'esclavage dans les colonies hollandaises. A l'époque de l'abolition, dans les quatre colonies hollandaises Aruba, Bonaire, Curaçao, Saba et Saint-Eustache de la Caraïbe, 8000 esclaves vivaient dans ces îles. Attention cependant, bien que décrété l'arrêt de l'esclavage ne sera total que dix ans plus tard. Une période d'« apprentissage » avait été mis en place pour s'adapter au nouveau modèle.
Comme dans les Antilles Françaises, les propriétaires d'esclaves des colonies néerlandaises seront indemnisés pour combler la perte que causait cette mesure.
Les conséquences de l'abolition de l'esclavage seront désastreuses au point économique pour Curaçao qui connaîtra une importante crise économique. L'île connaîtra de nombreux exils vers d'autres îles des Antilles.
Abolition de l’esclavage dans les colonies espagnoles
Contrairement aux autres empires coloniaux anglais, français et néerlandais, l'abolition de l'esclavage dans les colonies espagnoles se fera État par État. Ainsi si l'esclavage est aboli en République Dominicaine en 1844, il faudra attendre 1873 à Porto-Rico et 1886 pour Cuba.
La République dominicaine
L'abolition de l'esclavage à la République Dominicaine sera beaucoup plus lente car l'île est en plein bouleversement politique. Peu d'esclaves vivant l'île et ils pouvaient racheter leur liberté contre la modique somme de 300 pesos. La partie este de Saint-Domingue qui appartenait à la France avait aboli l'esclavage depuis 1804 suite à la guerre d'indépendance avec la France. Les Français s'enfuient vers la partie espagnole de l'île en 1804. Le général Jean-Louis Ferrand, confronté au départ massif des espagnols dès 1795 qui étaient généralement des éleveurs bovins, décide de mettre en place de grandes plantations avec des maîtres français. Il autorise ces derniers à aller capturer des noirs dans la partie occidentale. Dessalines déclenche une expédition punitive contre eux.
Profitant de la présence d'un navire espagnol à Samana pour écrire et demander l'aide au Gouverneur Montes. Les Français sont battus par les troupes hispanico-créoles à la bataille de Palo Hincado le 7 novembre 1808. Les Français capitulent le 8 juillet 1809. Le pays se replace sous l'autorité de l'Espagne mais l'île ruinée n'intéresse plus l'Espagne qui n'y exercera qu'un pouvoir modéré.
Sous l'impulsion du mouvement de libération dans les colonies espagnoles d'Amérique, la population se soulève et proclame son indépendance le 1er Décembre 1821. Le président haïtien Jean Pierre Boyer envahit l'île neuf semaines seulement après l'indépendance vis-à-vis de l'Espagne. Durant 22 ans, la République Dominicaine sera une colonie haïtienne. C'est suite à l'indépendance de la République Dominicaine en 1844 que l'esclavage sera aboli.
Cuba
Cuba sera l'île qui aura connu l'esclavage le plus longtemps, de 1511 à 1886. C'est aussi l'une des îles qui aura connu la plus longue période de traite négrière autorisée et clandestine. Les grands sucriers déportèrent plus d'esclaves après l'interdiction de la traite qu'avant. Ils ont également mis en place un système d'« élevage » d'esclaves. Mais les esclaves seront concurrencés par les paysans espagnoles (péons) et l'arrivée d'irlandais venus pour travailler dans les chemins de fers anglais vers 1840.
Les propriétaires terriens s'emparèrent également des Indiens Mayas du Yucatan, des « Turcs » réellement Égyptiens et Syriens, des Chinois (150 000 entre 1847 et 1874 venus de Macao et Canton sous contrat de salariat forcé) et des Indiens Coolies. Tous furent amenés à travailler dans les champs aux côtés des esclaves.
Porto-Rico
A Porto-Rico qui était à l'époque de une colonie espagnole, l'esclavage sera aboli le 22 mars 1873 par l'Assemblée Nationale espagnole. L'île qui s'était soulevée contre la domination espagnole le 23 septembre 1868 lors de la révolte appelée « El Grito de Lares » avait déclaré la République de Porto-Rico.
Mais cette indépendance fut éphémère en raison de divers problèmes (défaillances logistiques, indiscrétions mettant les autorités espagnoles en éveil, non-approvisionnement en armes). Mais cette révolte eut des effets considérables dans la mesure où elle contribua à mettre en place des réformes fondamentales comme l'abolition de l'esclavage pour les plus de 60 ans et les personnes nées après le 17 septembre 1868 puis l'abolition pour tous le 22 mars 1873 avec des clauses.
Vague d'indépendance et histoire récente
A la fin de l'esclavage, le statut politique des îles des Caraïbes est très différent. Si Haïti a obtenu son indépendance vis-à-vis de la France, les autres îles restent des colonies totalement dépendantes de la métropole européenne qui les possède. Elles sont souvent des colonies régies par des gouvernements européens. Le statut des habitants n'est pas le même par rapport à ceux vivant dans la métropole et à l'intérieur de l'île.
Dans les colonies françaises
Dans les colonies françaises, le décret d'abolition de l'esclavage prévoyait que les esclaves deviennent des citoyens français à part entière et jouissent de tous les droits garantis par les Constitution. La Martinique, la Guadeloupe (la Désirade, Marie-Galante, les Saintes), Saint-Martin et Saint-Barthélémy restent des colonies françaises rattachées à la France. Le système qui prévalait dès que les îles aient été des colonies françaises est maintenu. Un gouverneur qui est en fait un administrateur colonial est choisi pour représenter le pouvoir français dans l'île. Son rôle essentiel était de promulguer, par arrêté, les lois et décrets de la métropole qui devaient être appliqués dans la colonie. Il a des pouvoirs d'administration dans tous les domaines, il exerce l'autorité civile. Le 28 mars 1846, les anciennes colonies françaises deviennent des départements français. Un préfet remplace le gouverneur colonial avec des pouvoirs réduits comme cela est le cas dans tous les départements de métropole.
Depuis 2011, une autonomie partielle a été reconnue à la Martinique suite à un référendum. La Martinique disposera d'une unique collectivité territoriale au lieu du Conseil Départemental et du Conseil Régional. Elle disposera d'un conseil économique, social et environnemental. La Guadeloupe a rejeté ce projet. L'île dispose donc d'un Conseil départemental et d'un Conseil Régional. Saint-Barthélémy et Saint-Martin qui était jusque là des communes rattachées à la Guadeloupe sont devenus des Collectivités territoriales. Les deux petites îles disposent d'une Assemblée Délibérante.
Dans les colonies britanniques
L'histoire ne sera pas la même dans les colonies britanniques. L'empire britannique fait face à une vague d'indépendance dans ses colonies du monde entier après la Seconde Guerre Mondiale. A plusieurs reprises, l'empire britannique tentera de mettre en place une Fédération des Antilles Britanniques mais il apparaît difficile de réussir à unir toutes les îles des Caraïbes de l'empire britannique. Les habitants des îles de l'empire britannique étaient des sujets. Seuls des fédérations locales sont créées : la Fédération des îles Sous-le-Vent qui regroupait Antigua, Barbuda, Montserrat, Saint-Christophe, Niévès, Anguilla et la Dominique et la Fédération des îles-du-Vent qui comptait la Dominique, Sainte-Lucie, Trinité, Tobago, Grenade, Saint-Vincent et les Grenadines.
Concernant les Îles-Sous-le-Vent, chaque île disposait d'un gouvernement apès la colonisation de l'île mais en 1671, la Couronne anglaise décide d'affecter un gouvernement en chef pour gérer ses colonies de Saint-Christophe, Niévès, Anguilla, Antigua, Barbuda et Montserrat. La colonie des Îles-Sous-le-Vent est alors fondée L'île de Tortola des Îles Vierges Britannique est alors annexée en 1672. Cependant les obstacles à surmonter sont nombreux car à plusieurs reprises, les différentes îles refusent cette centralisation du pouvoir (1683, 18ème siècle). En 1816, la Fédération des Îles-Sous-le-Vent est dissoute en deux colonies distinctes avec d'une part Antigua, Barbuda et Monserrat et de l'autre côté les Îles Vierges Britanniques, Saint-Christophe, Nevis et Anguilla. La colonie unique se reforme en 1833. En 1871, la Dominique et les Îles Vierges Britanniques sont rattachées à cette colonie qui devient une colonie fédérale. En 1956, la colonie fédérale est dissoute et devient le Territoire-des-Îles-Sous-le-Vent. Les Îles Vierges Britanniques forment une colonie à part. Ce statut provisoire prépare à la formation de la Fédération des Indes occidentales dont le Territoire des Îles-Sous-le-Vent sera une province.
L'histoire de la Fédération des Îles-du-Vent est plus récente. En effet, elle remonte à 1833. Elle est initialement appelée la colonie des Îles-du-Vent britanniques. Elle scelle l'arrivée d'un gouverneur unique en charge des îles de la Barbade, Grenade, Saint-Vincent et les Grenadines et Tobago avec la ville de Brigdetown à Barbade pour emplacement du gouvernement. En 1838, Trinidad (acquise en 1814) et Sainte-Lucie (1802) y sont intégrées. Cette colonie unique est également impopulaire. Trinité quitte la colonie en 1840. Barbade souhaite conserver son identité distincte et conserver son assemblée. Par la suite, de nombreux bouleversements sociaux et économiques rendent difficiles la tâche du Gouverneur en Chef confronté à une fronde à Barbade, l'île la plus orientale de l'arc antillais.
En 1885, Barbade quitte la Fédération pour devenir une colonie indépendante. Tobago quitte la Fédération en 1899 pour former avec Trinité la colonie de Trinité-et-Tobago. En 1940, la Dominique intègre les Îles-du-Vent au profit des Îles-Sous-le-Vent. En 1958, la Fédération est dissoute quand chaque île choisit de rejoindre la Fédération des Indes occidentales comme une province distincte.
La Fédération des Indes occidentales ou Fédération des Antilles aura une durée de vie plus limitée (seulement 4 ans). Elle comprenait 24 îles majeures comme la Jamaïque, les Îles Turques et Caïques, Barbade, Sainte-Lucie, la Dominique, Grenade, Saint-Vincent et les Grenadines, Montserrat, Saint-Kitts-Nevis-Anguilla, Trinité-et-Tobago, les Îles Caïman, Antigua-et-Barbuda.
La Royaume-Uni prévoit ainsi que la fédération des Indes occidentales devienne bientôt un état unique pleinement indépendant, semblable sous sa forme à la Confédération canadienne, au Commonwealth d’Australie, ou la Fédération d'Afrique centrale. Cette organisation ne tient pas notamment parce que la Jamaïque plus grande île de la fédération se sent lésée et que ses richesses profitent plus aux autres îles qu'à sa propre population.
La Jamaïque quitte la Fédération en 1961 et devient indépendante le 6 août 1962. Elle est suivit de peu par Trinité-et-Tobago qui devient un état indépendant le 31 août 1962. Après les départ des deux « gros » les difficultés économiques sont nombreuses et Barbade nouvelle « capitale » ne peut accepter d'assumer seule l'ardoise de dettes.
La Fédération est dissoute à Londres le 31 mai 1962 et les îles deviennent des colonies britanniques distinctes supervisées par le Royaume-Uni. Elles obtiendront toutes peu à peu leur indépendance. A noter que toutes ces îles ont conservé un lien avec l'empire britannique en faisant partie du Commonwealth. La Reine d'Elizabeth II est le chef d'état des différentes anciennes colonies britanniques et un Premier Ministre élu dispose des pouvoirs exécutif.
La Barbade qui a obtenu son indépendance en 1966 deviendra bientôt une République selon l'annonce de Sandra Mason la gouverneure générale le 15 septembre 2020.
Dans les colonies espagnoles
Les colonies espagnoles des Antilles seront rattachées à la Vice-Royauté de Nouvelle-Espagne en Amérique fondée en 1525. Elle rassemblait toutes les colonies hispaniques d'Amérique. Parmi il y avait la Capitainerie générale de Saint-Domingue créée en 1535. Elle couvrait Porto-Rico, Saint-Domingue et Cuba. Par la suite la Capitainerie générale de Cuba est fondée en 1664 puis la Capitainerie générale de Porto-Rico en 1792. Elles prendront leur indépendance pour être gérée localement.
La République Dominicaine
L'histoire sera différente selon les îles. Si Saint-Domingue a connu divers bouleversements politiques jusqu'à son indépendance vis-à-vis d'Haïti en 1844. En 1861, l'île est rattachée à l'Espagne en raison des pressions trop fortes d'Haïti mais une guerre éclate pour restaurer l'indépendance de l'île en 1863 qui sera actée en 1865. Face aux difficultés économiques, les États-Unis instaurent un protectorat sur le pays en 1906. Cette protection devient une occupation militaire et se termine en 1924 avec la victoire aux élections de Horacio Vasquez. A partir de 1830, Rafael Trujillo, allié des américains s'impose en tant que dictateur. La République Dominicaine doit faire face aux sanctions des États-Unis et est assassiné le 30 mai 1861.
La fin de la dictature ne sera pas pour toute de suite. Après un triumvirat, la dictature est rétablie le 24 avril 1965. Les américains interviennent à nouveau jusqu'en Septembre 1966. La démocratie est rétablie peu après. Joaquín Antonio Balaguer Ricardo est élu en 1966, 1970, 1974 et perd les élections en 1978. Antonio Guzman est élu et la passation de pouvoir se passe dans le calme. Aujourd'hui, Luis Abinader est le président de République Dominicaine élu depuis août 2020.
Cuba
De la même façon qu’Haïti avait obtenu son indépendance en prenant les armes, Cuba devra lutter pour obtenir son indépendance vis-à-vis de l’Espagne malgré l’apport de vétérans américains aux côtés des insurgés cubains. Le peuple Cubain obtient cependant le Pacte de Zanjón (10 février 1878) qui leur procurera une certaine autonomie, l’abolition de l’esclavage en 1880 (appliquée en 1886), l’égalité de droits entre Noirs et Blancs en 1893 et la naissance de premiers partis politiques.
Plus tard, le Président américain William McKingley (1897-1901) décide d’envoyer un navire de guerre, le Maine dans les eaux cubaines afin de protéger les intérêts américains. Le 15 février 1898, le Maine explose dans le port de la Havane et 250 marins meurent sur le coup. Selon le Gouvernement américain ce serait les Espagnols qui auraient attaqué leur navire. Ils interviennent dans la guerre que menaient les révolutionnaires cubains contre les Espagnols à un moment où ces derniers étaient proches de la victoire.
Le Traité de Paris en 1899 va mettre fin au conflit. Ils cèdent Cuba, Porto-Rico, Guam et les Philippines aux États-Unis. Pendant quatre ans (1898-1902), les Américains occuperont l’île en y installant un gouvernement militaire d’occupation. Ils accordent à Cuba son indépendance le 20 mai 1902 et la République de Cuba est officiellement fondée. Les États-Unis conservent les bases navales de Guantanamo et Bahia Honda, un droit de regard et d’intervention en cas d’effondrement constitutionnels. Les Américains quittent l’île en gardant également une mainmise sur l’économie de l’île. Cuba resta sous la dépendance américaine jusqu’à la Révolution de Castro.
Plusieurs bouleversements politiques allaient perturber l’île. En 1933, une révolution éclata et Ramón Grau San Martín devint président puis Fulgencio Batista qui avait participé au coup d’État lui succéda. Il remporta des élections considérées comme truquées. Par la suite en 1952, il mena un coup d’état et se proclama Président. Son mandat fut renouvelé en 1954 au terme d’élections truquées.
En 1959, Fidel Castro mena une révolution et parvint à déloger le dictateur Fulgencio Batista. Les États-Unis qui soutenaient ce dernier mettront en place un embargo contre Cuba suite au rapprochement de Castro avec les Russes en période guerre froide. Il a conservé le pouvoir jusqu’à 2006 où malade il dut se résigner à laisser le pouvoir à son cousin Raúl Castro. Ce dernier est élu en 2008. Il entreprit diverses réformes dont un rapprochement avec les États-Unis concrétisé par la reprise des relations diplomatiques entre Cuba et les USA. Le 20 juillet 2015, les États-Unis et Cuba rouvrent officiellement leur ambassade dans les deux pays respectifs.
Porto-Rico
Comme vu précédemment, Porto-Rico est cédé aux Américains par les Espagnols en 1899 lors du Traité de Paris. Contrairement à Cuba, Porto-Rico va rester sous la tutelle des États-Unis. L’île est actuellement considérée comme le 51ème état des États-Unis. Ce statut fait face cependant à de fortes oppositions dans une île séparée entre partisan de l’indépendance et d’une intégration pleine et entière aux États-Unis d’Amérique.
Conclusion
Comme on peut le constater, les îles de l'archipel caribéen ont beaucoup en commun notamment leur histoire où elles ont connu les mêmes phases de peuplement les Arawaks et Caraïbes puis les Européens qui ont fait venir des esclaves d'Afrique pour travailler dans les plantations et ensuite des travailleurs migrants d'Asie pour amplifier la main-d'œuvre agricole.
La résultante est que la population caribéenne quelque soit l'île est un melting-pot de diverses origines et cultures. De l'immigration européenne, les îles de Caraïbe ont hérité une langue qui les groupe en différents blocs, le bloc anglais, espagnol, français et néerlandais. De toutes ces origines mélangées sont venues des langues locales, créole ou patois propre à chaque île.
Aujourd'hui malgré ces différences et face aux différentes grandes zones économiques mondiales, il devient de plus en plus important de construire de plus fortes relations et coopérations économiques malgré les différences de culture et de langues. L'insularité et les faibles populations font que ces îles ne peuvent pas espérer un rayonnement mondial seules. La Communauté caribéenne connue sous le nom de CARICOM a été créée en 1973 mais les différents statuts des îles parfois encore dépendantes de puissances européennes ne permet pas une collaboration pleine et entière de tous.