La Martinique : sa biodiversité, une richesse internationale !

mangrove en MartiniqueLa Martinique est une île connue pour ses fleurs vu son surnom d'« île aux fleurs » mais c'est toute sa biodiversité qui mérite plus d'attention. En effet, l'île est l'un des points chauds de la biodiversité internationale. Dans le monde entier, 34 points chauds sont recensés et la Martinique en fait partie. Plus de 50% des espèces végétales et 42% des espèces de vertébrés terrestres vivent dans ces points chauds.

Avec une superficie de seulement 1 105km², la Martinique possède une biodiversité remarquable par rapport à sa faible superficie. La qualité et la variété de ses paysages et des milieux (26% de sa superficie est occupée par de la forêt naturelle) ainsi que les valeurs patrimoniales exceptionnelles de certaines de ses forêts, plus ou moins proches de l'état primitif sont remarquables.

Aussi, si on rattache la Martinique à l'ensemble français, elle occupe le 4ème rang du patrimoine mondial en termes de biodiversité !

Les milieux naturels

La végétation diffère selon l'altitude :

- Les zones basse (1200-1500mm de pluie par an sur le littoral caraïbe et le sud de l'île, 1500-200mm de pluie par an sur le littoral atlantique) se caractérisent par une végétation qui perd en partie ses feuilles lors de températures plus fraîches et qui peut fleurir sur dans des zones rocheuses ou sur les falaises.

- La zone moyenne (entre 50 et 300 mètres) est le domaine de la forêt sempervirante (toujours verte et toujours fleurie) saisonnière tropicale, des cultures et la plus grande partie de l'habitat rural et semi-urbain.

Fougère- La zone de basse montagne (entre 300 et 600 mètres) est occupée par une forêt pluvieuse submontagnarde avec de nombreux grands arbres (30-40m de haut), une architecture complexe avec beaucoup de lianes, d'épiphytes (plante qui pousse avec d'autres plantes comme support sans pour autant être des plantes parasites qui profitent de leur hôte) et de fougères arborescentes.

- La zone supérieure et des sommets volcaniques (entre 600m et 1397 mètres) extrêmement pluvieuse (plus de 6 mètres de pluie par an), ventée est le domaine de la forêt ombrophile (nécessitant une forte pluviométrie) tropicale de brouillard et ses savanes semi-arborées d'altitude.

Les milieux naturels des Antilles restent très fragiles car soumis à la possibilité de catastrophes naturelles (cyclones, séismes, éruptions volcaniques) et menacés par la pression humaine (tourisme, démographie).

Ilet Madame au RobertLes nombreux îlets du Robert, du François et de Sainte-Anne subissent une fréquentation de plus en plus importante à cause de l'accroissement de la navigation de plaisance.

(Crédit photo : Martinique Développement durable)

Les espèces

La Martinique est l'île des Petites Antilles la plus éloignée des deux principaux foyers de dispersion de la faune et de la flore (Amérique du Sud et Grandes Antilles). La spéciation y est active et un nombre appréciable d'espèces sont endémiques de l'île. D'autres sont endémiques de l'ensemble des Petites Antilles. Depuis l'arrivée de l'Homme dans la Caraïbe, de nombreuses espèces ont disparu et d'autres ont été détruites fortuitement ou volontairement.

La biodiversité marine

Fonds marins de MartiniqueLes récifs coralliens sont distribués sur la côte atlantique de Sainte-Marie à la Pointe des Salines et celle-ci à Fort-de-France, sur la côte caraïbe. Il y a 10 000 ha de prairies sous-marines et 2 200 ha de mangroves.

La biodiversité marine de Martinique se caractérise par la présente de 182 espèces de poissons, 48 de coraux et  331 de mollusques. Trois espèces de tortues marines pondent encore sur les plages. Le nombre d'espèces de cétacés est inconnu mais sept espèces ont déjà fait l'objet d'observations en particulier les dauphins et le cachalot.

Les aires marines protégées sont nombreuses. Parmi elles, il y a la Baie de Fort-de-France pourtant fortement polluée, la Réserve de la Caravelle, la mangrove de Génipa, les récifs de la côte est de Sainte-Luce à Trois-Rivières, le Rocher du Diamant notamment.

Coquillage de lambisCertaines ressources sont surexploitées en particulier les langoustes, les oursins blancs et les lambis (photo ci-contre). Le braconnage d'œufs et de viande de tortues marines a diminué mais subsiste encore. La protection provisoire mise en place pour les oursins blancs est plus au moins suivie.

On observe la dégradation de nombreux milieux sous-marins notamment au Cap Salomon qui abrite les trois quarts des espèces de coraux de la Martinique et beaucoup d'éponges.

Lamantins espèce disparue en MartiniqueDe nombreuses espèces sont menacées. Le lamantin d'Amérique a disparu depuis le 17ème siècle depuis ainsi que le phoque moine des Caraïbes, espèce considérée comme éteinte sur l'ensemble de son aire de répartition depuis le début des années cinquante. Trois espèces de tortues marines sont menacées.

Ainsi, si la Martinique est un haut-lieu de flore et faune mondiales, il n'en reste pas moins que de nombreuses espèces animales et végétales sont menacées d'extinction. Les efforts de chacun sont nécessaires pour permettre à la biodiversité martiniquaise de croître ou déjà de subsister.