Mulâtre

Lors de la période coloniale, le mulâtre / la mulâtresse était une personne née d'un parent Blanc d'origine européenne et d'un parent Noir d'origine africaine ou de deux parents mulâtres. Le terme mulâtre est peu utilisé en métropole mais reste très utilisé aux Antilles pour désigner une personne métisse. Si en français le mot n'est pas péjoratif, sa traduction anglaise « mulatto » est un terme décrié et raciste.

Le terme métis utilisé pour le remplacer n'est pas correct car le terme métis peut désigner différents métissages alors que le terme mulâtre ne désigne qu'un seul type de métissage, celui d'un parent noir africain et d'un parent blanc.

Dans la société esclavagiste, une classification selon la part de « sang noir » permettait de hiérarchiser les générations et établissait une position sociale :

  • Un enfant issu d'une union noir-blanc est un mulâtre (mulâtresse)
  • Un enfant issu d'une union mulâtre-blanc est un quarteron (quarteronne)
  • Un enfant issu d'une union quarteron-blanc est un octavon (octavonne)
  • Un enfant issu d'une union mulâtre-noir est un câpre (câpresse) ou un griffe (griffonne)

Dans les colonies anglo-saxonnes, la classification était encore plus importante.

Au sommet de la pyramide, il y avait les Blancs colons ou Békés et en fin on retrouvait les nègres esclaves.

Un mulâtre naissait libre. Il jouissait de sa position de descendant de Blanc. Il pouvait suivre des études. Il pouvait posséder des terres et des esclaves. Tout ceci était possible avant que le Code Noir ne régisse sur le sujet en raison de la multiplication des naissances de mulâtres. Beaucoup de femmes noires tentaient d'épouser des hommes blancs ou encore d'avoir un enfant avec un Blanc pour que leur enfant naisse libre. A partir du Code Noir de 1685, tout enfant naissant d'une femme noire adoptait le statut de sa mère et naissait donc esclave.

L'inverse, à savoir une femme blanche et un esclave était inexistant voire très rare premièrement en raison du faible nombre de femmes blanches dans l'île après la colonisation française.

La situation du mulâtre n'était pas pour autant la meilleure car de nombreux mulâtres nés de relations amoureuses ou de viol entre le maître et ses esclaves (domestiques) n'étaient pas reconnus. D'un côté, il suscitait la jalousie des Blancs déçus de voir de nouvelles personnes se mêler à leur table et avoir les mêmes droits et la haine de Noirs de voir des gens qui avaient en partie leur sang les renier pour manger à la table du Blanc.

De nombreux esclaves préféraient alors travailler dans les champs des Blancs racistes plutôt que ceux du mulâtre qui jouissait d'une position simplement par son « sang blanc ».

Aujourd'hui le terme désigne toujours un métis (noir et blanc) aux Antilles mais également une personne qui possède des pouvoirs et en jouit de manière peu indiscrète (Ga milat la : Regardez ce mulâtre).