Aimé Césaire

  • Aimé Césaire
    Domaine :
    Histoire
    Date de naissance :
    26 Juin 1913
    Date du décès :
    17 Avril 2008

Enfance et Éducation

Aimé Césaire est très certainement la personnalité martiniquaise la plus connue dans le monde. Les nombreux combats qu'a menés le Chantre de la négritude durant toute sa vie en ont fait la voix des plus faibles contre l'injustice et le racisme. Ses écrits ont aujourd'hui une portée internationale et sont enseignés dans tous les continents du monde.

Aimé Césaire naît le 26 juin 1913 à Basse-Pointe, commune du nord de la Martinique. Son père Fernand Césaire était alors contrôleur des contributions.

En 1919, il intègre l'école primaire de Basse-Pointe avant de poursuivre ses études au Lycée Schœlcher à Fort-de-France où il fera la connaissance de Léon-Gontran Damas.

Études supérieures et premiers écrits à Paris

En 1932, il s'envole pour Paris où il sera élève du lycée Louis-le-Grand. Il y rencontre son futur compagnon de lutte Léopold Sédar Senghor. Les deux hommes rejoints par Léon-Gontran Damas participe à la création de la revue Légitime Défense avec des étudiants antillais. Les premiers écrits d'Aimé Césaire sont alors publiés.

En 1934, il fonde L'Étudiant Noir avec ses comparses et Suzanne Roussi, écrivain martiniquais, qui deviendra sa femme. Le mot « négritude » est alors utilisé pour la première fois.

En 1935 après avoir réussi le concours d'entrée à l'École normale supérieure, il part en vacances d'été en Yougoslavie avec son ami Petar Guberina, et commence à rédiger le Cahier d'un retour au pays natal.

En 1936, il lit Lecture d'Histoire de la civilisation africaine, de Frobenius, qui lui révèle le passé historique de l'Afrique et du monde noir.

L'année suivante, il épouse Suzanne Roussi qui donnera naissance en 1938 à Jacques Césaire, leur premier enfant. Il achève également la rédaction du Cahier d'un retour au pays natal. Il quitte alors l'École normale supérieure avec un mémoire sur les écrivains négro-africains : Le thème du Sud dans la littérature négro-africaine des USA.

Retour en Martinique et débuts comme homme politique

En 1939, il rentre en Martinique et devient professeur de français et de littérature classique au Lycée Schœlcher de Fort-de-France avec parmi ses élèves Édouard Glissant et Frantz Fanon. Sa femme, Suzanne Césaire enseigne au Lycée Technique de Bellevue et donnera naissance de Jean-Paul, leur deuxième fils.

En 1940, L'amiral Robert devient gouverneur de la Martinique. C'est le début de la répression vichyste en Martinique. L'année suivante, Césaire fonde la revue Tropiques avec Suzanne Césaire, René Ménil, Aristide Maugée et Georges Gratiant. Il rencontre André Breton (1896-1966) écrivain, poète, essayiste, théoricien du surréalisme.

1941 sera également l'année de naissance de Francis son troisième fils. En 1942, il accueille son quatrième enfant, une fille prénommée Ina.

En Juin 1943, la Martinique rallie la France Libre.

En mai 1944, il publie une lettre ouverte de Césaire à Mgr Varin de La Brunelière alors évêque de Saint-Pierre et Fort-de-France. Césaire séjourne en Haïti où il donne des conférences. « L'île magique » exercera une forte influence sur son œuvre (La Tragédie du roi Christophe et Toussaint Louverture). Son Cahier d'un retour au pays natal sort en anglais dans une édition bilingue par la revue Fontaine à New York, et est préfacée par André Breton.

En Mars 1945, Aimé Césaire est élu maire de Fort-de-France, sous la bannière du Parti Communiste Français et quelques mois plus tard, conseiller général (il gardera ce mandat jusqu'en 1949).

En Novembre de la même année, Césaire est élu député de la Martinique. Il s'installe à Paris dans le Quartier latin.

En 1946, Césaire est rapporteur pour la loi du 19 mars 1946, dite de « la départementalisation», visant à transformer les colonies de la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et la Réunion en départements français. Il publie les Armes miraculeuses aux éditions Gallimard, dont certains poèmes étaient déjà paru dans divers numéros de Tropiques.

En 1947, il participe à la création de la revue Présence Africaine avec Alioune Diop.

En 1948, il publie « Soleil cou coupé » aux éditions K. Léopold Sédar Senghor publie son Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache aux Presses universitaires de France. La même année, Marc le cinquième fils d'Aimé et de Suzanne Césaire voit le jour.

Il se rend en Pologne pour la Conférence mondiale des intellectuels pour la paix.

En 1949, il publie « Corps perdu », aux éditions du Seuil, repris plus tard et en partie, dans « Cadastre ». Il se rend en Roumanie pour donner des conférences.

1950 est marquée par la publication de « Discours sur le colonialisme ».

En 1951, Michèle, sixième et dernier enfant d'Aimé et de Suzanne Césaire naît à Paris.

En 1953, Césaire se rend à Moscou à l'occasion de la mort de Staline. Deux ans plus tard, il participe aux Débats sur la poésie nationale dans le cadre de la revue « Présence Africaine ».

En 1956, il participe au premier Congrès des écrivains et artistes noirs à Paris où il y fait une communication « Culture et colonisation ». La même année, la publication de la « Lettre à Maurice Thorez », lettre par laquelle Césaire démissionne du Parti communiste. Il écrit la préface du livre « Les Antilles décolonisées » de Daniel Guérin.

En 1957, Césaire fonde le Parti progressiste martiniquais. Deux années plus tard, il participe au 2ème Congrès des écrivains et artistes noirs, à Rome et rencontre le pape Jean XXIII.

En 1960, il publie « Ferrements » et voyage pour la première fois en Afrique où il rencontre Sékou Touré, président de la république de Guinée.

En 1963, Aimé Césaire et Suzanne Roussy divorcent. Il témoigne au procès des membres de l'Organisation de la jeunesse anticolonialiste Martiniquaise (O.J.A.M.).

En 1964, La Tragédie du roi Christophe est jouée dans différentes villes de France et d'Europe avec succès. La mise en scène est signée Jean-Marie Serreau avec Douta Seck dans le rôle du roi Christophe.

Un an plus tard, il publie « Une Saison au Congo » aux éditions du Seuil, qui sera jouée à Bruxelles et à Paris en 1967 avec une nouvelle fois une mise en scène de Jean-Marie Serreau.

En 1966, Césaire participe au Premier Festival des arts nègres à Dakar. Suzanne Roussy, son ex-femme et mère de ses enfants décède.

Trois ans plus tard, il publie « Une Tempête » aux éditions du Seuil. La pièce sera jouée en Tunisie et en Martinique.

En 1976, Léopold Sédar Senghor, alors président de la république du Sénégal lui rend visite en Martinique. Suite à l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République Française en 1981, Césaire met en sourdine ses revendications autonomistes pour ne pas gêner politiquement le nouveau président.

Fin de carrière politique

En 1982, il publie « Publication de Moi, laminaire » aux éditions du Seuil, qui sera son dernier recueil de poèmes. 5 années après, Césaire participe à la Première Conférence hémisphérique des peuples noirs de la diaspora, en février, à Miami où il prononce son Discours sur la négritude.

En 1990, le Festival d'Avignon lui rend hommage.

L'année suivante, La Tragédie du roi Christophe est jouée à la Comédie-Française.

En 1993, Césaire renonce à son mandat de député. L'année suivante il publie « La Poésie » qui regroupe ses principaux poèmes.

En 2001, Césaire renonce à son mandat de maire de Fort-de-France après 56 ans dans les mêmes fonctions.

En 2003, à l'occasion de son 90ème anniversaire Jacques Chirac, président de la République lui adresse un message.

En 2005, il participe à un débat parlementaire et public sur la reconnaissance des « aspects positifs » de la colonisation. Il publie un long entretien avec Françoise Vergès, sous le titre « Nègre je suis, nègre je resterai », aux éditions Albin Michel. Cet entretien connaît un fort succès en librairie.

En 2007, il soutient Ségolène Royal à l'élection présidentielle.

Le 10 mars 2008, Aimé Césaire est admis aux urgences du C.H.U. la Meynard à Fort-de-France pour insuffisances cardiaques.

Une semaine après, le 17 avril 2008, Aimé Césaire âgé de 93 ans décède et sera enterré en Martinique conformément à son souhait avec la présence du Président de la République, Nicolas Sarkozy, de plusieurs chefs d'état ou représentants de chefs d'état étrangers.