Camille Appoline-Darsières (1932-2006) était un ancien avocat et homme politique martiniquais. Camille Darsières naît à Fort-de-France le 19 mai 1932 à Fort-de-France dans une famille bourgeoise où sa mère Renée Daniel était bijoutière et son père Louis Appoline Darsières, inspecteur des contributions à Fort-de-France. Hasard du calendrier, il est né le jour de la Saint-Yves dans le calendrier, le patron des Avocats. Son père a été Conseiller municipal à Fort-de-France lors de la mandature de Victor Sévère. Il était chargé du budget.
Camille Darsières obtient son baccalauréat à 18 ans au Lycée Schoelcher. Il part ensuite en métropole avec toute sa famille. Il quitte ensuite Paris pour suivre des études supérieures à l'Université de Toulouse. Titulaire d'un certificat d'aptitude à la profession d'avocat, il s'inscrit au barreau de Toulouse où il prête serment le 6 Décembre 1954. Il soutient sa thèse « La notion jurisprudentielle du dommage pénal ».
Titulaire d'un doctorat en droit, il revient dans son île natale et s'inscrit comme avocat au barrreau de Fort-de-France en 1957 tout en effectuant son service militaire à Gerbault à Fort-de-France.
Camille Darsières fut incontestablement l'un des plus grands avocats de procès politiques de son temps. Il sera connu pour sa rigueur, et sa science dans les affaires politiques. Il a été avocat de Pierre Samot, actuel maire du Lamentin, des frères Boutrin et d'Alfred Marie-Jeanne l'actuel Président exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique.
Il sera aussi avocat de la défense sur l'affaire de l'OJAM (Organisation de la Jeunesse Anticolonialiste de la Martinique), des jeunes déportés de Martinique vers la Métropole et emprisonnés à la Prison de la Santé.
Il s'est aussi investi dans la défense gratuite des plus humbles comme des centaines de travailleurs chassés des campagnes par la crise sucrière des années 1960 et installés sur la zone des 50 pas géométriques (Texaco, Sainte-Thérèse, Canal Alaric, Volga, Pointe de la Vierge...).
Il deviendra plus tard bâtonnier de l'Ordre des avocats de la Martinique et Président du Conseil d'administration du Centre Hostpitalier Universitaire de Fort-de-France.
Il s'engage en politique en 1959 et adhère au Parti Progressiste Martiniquais fondé par Aimé Césaire. Il sera le Secrétaire Général du parti de 1970 à 1999. Aimé Césaire sera son mentor et ami tout au long de sa vie. Avec Aimé Césaire, il partagera l'idée d'une autonomie de la Martinique.
Il est élu Député en remplacement de ce dernier dont il avait été le suppléant pendant deux décennies en 1993. Il est ensuite réélu en 1997. A l'Assemblée Nationale il siégera parmi les rangs socialistes. Il s'inscrit dans le débat contre la loi d'immigration de Charles Pasqua. Il s'attaque aussi aux virulents députés RPR virulant qui souhaite modifier le droit d'accession de la citoyenneté française pour les enfants d'immigrés.
Les différents Ministres et Secrétaires d'État à l'Outremer qui se succèdent reconnaissent qu'il est « le plus pertinent défenseur des dossiers de la Martinique ».
Aux côtés de son amie Christiane Taubira, il défend la proposition de loi portant sur la reconnaissance de l'esclavage comme crime contre l'humanité.
En 2002, il est battu par Pierre Samot aux élections législatives. Il ne présentera dès lors à aucune élection politique.
Proche d'Aimé Césaire devenu Maire honoraire de Fort-de-France, il partageait des moments d'intimité privilégiés. D'ailleurs il était connu qu'ils aimaient passer la journée de jeudi ensemble à sillonner la Martinique. Aimé Césaire parlait de « Jeudi Darsières ».
C'est d'ailleurs un jeudi, une journée qu'ils s'apprétaient à passer ensemble qu'il décède le jeudi 14 décembre 2006 à Fort-de-France.
Il laisse plusieurs écrits derrière lui :
- Des origines de la nation martiniquaise, éditions Désormeaux, 1974.
- Joseph Lagrosillière, socialiste colonial, biographie en 3 tomes, éditions Désormeaux, 1999 - Tome 1 : Les années pures, 1872-1919, Tome 2 : Les années dures, 1920-1931, Tome 3 : La remontée, 1932-1950.
écrits Politiques.
Un espace culturel de la ville de Fort-de-France, ancien palais de justice où il avait l'habitude de plaider porte son nom. En Décembre 2014, il a été honoré en voyant la salle des délibérations du Conseil Régional être désormais nommée « Salle Camille Darsières ».