Louis-Joseh Ernest Deproge plus connu sous le nom d'Ernest Deproge était un avocat et député de la Martinique de 1882 à 1898. Après une scolarité primaire effectuée à Fort-de-France, Ernest Deproge quitte l'île lors de sa jeunesse pour la Normandie et notamment la ville de Rouen où il obtiendra son baccalauréat. Il entame par la suite des études de droit à Paris mais sera contraint d'y renoncer temporairement en raison de la guerre franco-prussienne de 1870 pour s'engager et prendre part aux combats.
Sitôt la guerre terminée, il reprend ses études universitaires et obient sa licence en droit. Il rentre donc dans son île natale où il exercera d'abord le métier d'avocat. Il s'impose au barreau de Fort-de-France comme un maître incontesté. Son aura et son charisme font sa popularité dans la capitale et le sud de la Martinique.
Il se tourne vers la politique et dès 1881, il est élu Président du Conseil Général de la Martinique puis en 1882, alors âgé de 32 ans, il se fait élire député de la Martinique. Il siège à la Chambre des Députés dans les rangs de l'extrême-gauche dont le chef de file est Georges Clémenceau. Au début ses relations avec Marius Hurard sont bonnes et les deux hommes font partie du Parti Républicain en Martinique. Ils sont tous les deux des mulâtres qui représentent la bourgeoisie intellectuelle et les élites de l'île. Les deux hommes seront les défenseurs de nombreuses libertés telles que le suffrage universel, la liberté de la presse, l'école laïque, publique et obligatoire et de la république comme système politique.
Ernest Deproge fonde le Parti Radical Socialiste Martiniquais ou Union Républicaine tandis que Marius Hurard créé le Parti Républicain Progressiste et opère un rapprochement avec les békés autonomistes. Les différences s'affirment entre les deux leaders politiques sur la question de l'assimilation à la France. Si le premier y est favorable et prône l'assimilation totale à la France, le second y est opposé. Deproge fonde son journal « la Petite France » pour y diffuser ses idées assimilationnistes. En 1898, il est battu aux élections législatives par Osman Duquesnay.
Suite à cet échet, à 48 ans, il renonce définitivement à la politique et quitte la Martinique pour devenir directeur de la Banque de la Réunion puis de différentes perceptions de France. Il sera contraint de renoncer à toute activité professionnelle frappé par la maladie où une paralysie le condamne à une quasi immobilité.
Il meurt le 15 décembre 1921 à Sanvic en Seine-Maritime alors âgé de 71 ans.
En hommage à Ernest Deproge, cet homme politique, grand républicain et qui a permis à la Martinique d'obtenir certains droits dont jouissaient les citoyens métropolitains pas ceux de la Martinique, une rue du centre-ville de Fort-de-France (celle située en face le long du bord de mer) porte son nom.