George Arnauld

  • George Arnauld
    Domaine :
    Militantisme
    Date de naissance :
    1953

George Arnauld naît en 1953 sur l'Habitation de canne à sucre, l'Espérance au François qui appartenait à la famille Hayot (Groupe commercial possédant des plantations, des centres commerciaux, grands magasins, concessions automobile, etc...) et y restera jusqu'à ses 15 ans, son père étant géreur de l'Habitation.

Elle grandit au milieu des planteurs, coupeurs de canne et amarreuses qui vivaient dans les « cases-nègres ». Sa mère tenait une boutique sur la plantation et s'occupait des cahiers. C'était le lieu où les travailleurs venaient acheter de la nourriture.

Elle juge que son enfance aura été heureuse mais également dure quand elle voyait les faibles salaires des planteurs et coupeurs de canne reçus des mains de son père, le géreur qui était armé d'un coutelas et un fusil pour l'occasion, la souffrance des femmes amarreuses qui subissaient le « droit de cuissage de la part des commandeurs ».

Elle est touchée par les dures conditions de vie, la souffrance et la misère qui frappaient le personnel et prend à cœur leur situation sociale. Elle assiste et est témoin de plusieurs grandes grèves et mouvements sociaux liés aux conditions des ouvriers de la canne à sucre notamment la crise de 1963 alors qu'elle n'avait que 10 ans.

Son père refusait systématiquement le moindre mouvement social dans son habitation quitte à faire l'usage de ses armes. De plus, il avait plusieurs maîtresses sur la plantation dont sont nés plusieurs enfants. Elle ne supporte pas non plus les caractères « hautains et arrogants » des Békés et se jugera même « raciste » jusqu'à ce qu'elle intègre la Quatrième Internationale et au Mouvement Internationaliste alors qu'elle était étudiante.

En 1990, elle adhère à l'Union des Femmes Martiniquaises au cours d'une mission qu'elle a eu à l'Éducation Nationale en tant que Chargée de mission à l'éducation des jeunes filles. Sollicitée par Solange Fitte-Duval, elle voit là l'occasion d'apporter sa conviction féministe dans une association qui structurait ces idées au niveau politique.

Elle devient Présidente de l'Union des Femmes de la Martinique en 1997 lors d'un congrès. Elle est restée à la tête de l'association jusqu'en 2009 où Rita Bonheur lui a succédé.

Durant son mandat, elle a participé à de nombreux mouvements pour dénoncer le faible rôle voire l'absence totale des femmes aux plus hauts postes hiérarchiques et dans les plus grandes instances politiques, les inégalités salariales entre hommes et femmes, le sort des femmes battues et/ou tuées par leur compagnon.

Bien que plus Présidente, aujourd'hui, elle mène encore ce combat aussi bien pour restituer l'histoire des femmes martiniquaises qui ont intégré les luttes féministes et sociales en Martinique que pour les femmes actuelles encore victimes d'injustice ou d'inégalité face à l'emploi.

Elle est également Directrice du Centre d'Information et d'Orientation, membre et militante du Groupe Révolution Socialiste. Elle est mariée avec Gilbert Pago, historien et écrivain martiniquais.