Jacques Dyel du Parquet (1606-3 janvier 1658) est un militaire français qui fut l'un des premiers gouverneurs de la Martinique. Il est le neveu de Pierre Belain d'Esnambuc.
Il naît à Cailleville en Normandie en 1606. Avec son oncle et son frère ils embarquent dans l'aventure de la conquête de territoires en Amérique pour le compte de la France. Afin d'arriver à ses fins et dans le but d'organiser l'obtention de nouveaux territoires, la France fonde la Compagnie des Îles d'Amérique. Cette dernière décide de nommer Du Parquet comme Gouverneur de la Martinique. Cette nomination est confirmé en 1637.
Il s'installe tout d'abord à Saint-Pierre et construit un camp militaire plus au sud dans l'actuel Fort-de-France, surplombant la Baie de Fort-de-France.
Il conclut une trêve avec les Indiens Caraïbes qui peuplaient l'île à l'arrivée des Français et décident d'un découpage de l'île où les Français occupent la côte Caraïbe et les Caraïbes gardent le reste de l'île mais cela ne règle guère les problèmes. La tension monte entre les deux parties quand Du Parquet arrête le chef Caraïbe, Kayerman, ce dernier décédera suite à une morsure de serpent. Les relations vont s'améliorer progressivement, les Caraïbes rendant visite aux Français pour commercer et acceptant des petits cadeaux.
Du Parquet rend fréquemment visite aux Caraïbes en portant leur tenue mais reste toujours armé. Il acquiert la réputation d'un gouverneur juste et généreux mais également celle d'un chef courageux de la milice. Il est reconnu comme étant compétent et populaire. En 1639, la colonie de la Martinique compte 700 hommes et grandit au point d'en compte 300 de plus en 1640.
Par la suite des tractations et des trahisons en série vont coûter cher à Du Parquet. En 1638, Phillippe de Longvilliers de Poincy est nommé Lieutenant Général des îles françaises et ne tarit pas d'éloges sur Du Parquet. Mais sur recommandation de la régente française Anne d'Autriche, Noël Patrocle de Thoisy est choisi pour remplacer De Poincy le 20 Février 1645, décision que De Poincy n'accepte pas. De Thoisy quitte Le Havre le 2 Septembre 1645 mais n'est pas autorisé à entrer dans le port de Saint-Christophe et doit se réfugier en Guadeloupe.
Du Parquet va rencontrer ce dernier en Guadeloupe et sur son conseil il prend les deux neveux de Poincy en otage afin de faire chanter De Poincy et l'amener à quitter son poste. Du Parquet est trahi et est fait prisonnier par de Poincy. À la fin Janvier 1647, De Thoisy est remis à Poincy qui l'oblige à rentrer en France en direction de Saint-Malo.
Du Parquet épouse Marie Bonnard secrètement. Cette dernière qui dirige un groupe à la Martinique, exige l'échange des neveux de Poincy capturés contre la libération de son mari. Il est libéré et fait son retour à la Martinique où ses noces avec Marie Bonnard sont officialisées en Martinique à la chapelle Saint Jacques en 1647. Ensemble, ils auront cinq enfants.
Bien que capturé, Jacques Dyel du Parquet est resté Gouverneur et sera en poste jusqu'à sa mort en 1658.
Le 17 Mars 1649, Du Parquet part avec 203 hommes à la conquête de Grenade, une île au sud de l'arc antillais. Il débarque au port de Saint-Georges à Grenade et construit une colonie fortifiée qu'il appelle Fort Annonciation. Un traité est rapidement signé avec le chef indigène Kairouane pour partager l'île de manière pacifique entre les Français et les Caraïbes qui y vivaient. Du Parquet ne resta pas sur l'île de Grenade et repartira à la Martinique mais y laissera son cousin Jean Le Comte pour gouverner l'île.
À son départ, une guerre éclate entre les Français de l'île de Grenade et les Caraïbes en Novembre 1649. Les combats durèrent 5 ans jusqu'à ce que les précédents habitants de l'île furent écrasés par les Français. Du Parquet ne prit pas part à la conquête de Sainte-Lucie dirigée par un officier, De Rousselan. La prise de Sainte-Lucie sera facile et facilitée par le fait que les Anglais qui avaient tenté de s'emparer de l'île avaient connu une forte résistance des Caraïbes et avaient quitté l'île dès 1640.
En 1646, les colons se révoltent contre la Compagnie des Îles d'Amériques en charge de la colonisation des îles d'Amérique. Les directeurs décident de la liquidation de la compagnie et proposent que Du Parquet lui rachète la Martinique, Sainte-Lucie, Grenade et les Grenadines.
Le 18 Mai 1650, une procuration devant le Notaire Royal est signée notifiant l'achat de la Martinique, Grenade, Sainte-Lucie et les Grenadines par Du Parquet. Il devient le seul propriétaire de ces îles contre la somme de 41 500 livres.
Sur toutes les îles il institue une milice citoyenne chargée de protéger les différentes îles de potentielles invasions des Indiens ou des Espagnols. Il dirigeait les différentes îles depuis la Martinique. Il essaie d'améliorer l'agriculture. À l'époque c'est le tabac qui était la culture principale mais les prix s'effondraient sur les marchés européens. Plusieurs tentatives seront faites pour installer la culture de la canne à sucre mais les habitants que ce soit les colons ou les Caraïbes encore présents ne connaissaient pas les techniques d'extraction du sucre.
Il émet une ordonnance pour les propriétaires d'esclaves donnent à leur esclaves au moins « au moins deux livres de viande par tête en fin de saison, et trois à l'arrivée des bateaux ».
Le 13 Mai 1651, il nomme son fils aîné Dyel d'Esnambuc, Lieutenant Général bien qu'il est encore mineur. Il sera chapeauté par le Sieur de Saint-Aubin jusqu'à ce qu'il soit en âge d'exercer. Du Parquet part ensuite en France où son rachat des îles sera ratifié par le Roi en Août 1651. Le 22 Octobre, le Roi nomme Du Parquer Gouverneur et Lieutenant Général de toutes les îles qu'il avait acheté.
Il retourne en France en 1652 pour des raisons de santé.
Après le départ de Du Parquet en France, plusieurs îles (Saint Vincent et les Grenadines, la Dominique, Antigua) sont attaquées par les Caraïbes. En 1654, la Martinique est envahie par les Caraïbes venant d'autres îles. Ils seront rejoints par ceux vivant en Martinique qui vont se révolter contre les colons français. La situation s'aggrave dans l'île quand au même moment les esclaves se révoltent contre leurs maîtres.
Le fort qu'avait fondé Du Parquet est assiégé et est sur le point de tomber entre les mains des rebelles quand il est secouru par des bateaux hollandais arrivés du Brésil. Un escadron de 300 hommes armés débarque et éradique tous les opposants aux colons. Sur les bateaux se trouvaient également des Juifs chassés du Brésil qui connaissaient les techniques de fabrication de sucre, avec des esclaves expérimentés et du matériel.
Du Parquet rachète leur matériel et leurs esclaves et leur offre des terres afin de monter des raffineries de sucre de l'île. Ce sera une révolution totale pour l'île avec le début de l'économie sucrière.
Du Parquet va se heurter à l'opposition des Catholiques qui voyaient d'un mauvais œil l'arrivée de Juifs sur un territoire qu'ils voulaient être entièrement catholique mais l'enjeu économique était trop important pour refuser ces nouveaux arrivants. Le chef jésuite force du Parquet à les expulser de l'île. Ils partent s'installer en Guadeloupe où ils y importeront les techniques de fabrication du sucre de canne.
En 1655, du Parquet vend l'île de Grenade à Jean Faudoas, le comte de Sérillac contre la somme de 1 890 livres.
En 1656, la Martinique est frappée par un violent tremblement de terre. Plus tard dans l'année, les esclaves se révoltent à nouveau avec le soutien des Caraïbes. Après une longue guerre, Du Parquet réussit à conclure une paix avec les Caraïbes le 18 Octobre 1657.
Du Parquet décède le 3 Janvier 1658 à l'âge de 52 ans. À sa mort, sa femme prend en charge l'île en tant que régente de leur fils aîné. Le 15 Septembre, le Roi nomme comme Gouverneur et Lieutenant Général de la Martinique et Sainte-Lucie, le fils de Du Parquet mais le régent devient son frère, Adrien Dyel de Vaudroques. Suite au décès de l'oncle c'est un autre membre de la famille Jean Dyel de Clermont qui est nommé.
Le 14 Avril 1664, le Roi révoque les droits de la famille du Parquet sur les îles et elles deviennent la propriété exclusive de la Compagnie des Indes Occidentales par décret royal le 28 Mai 1664. Les héritiers de Du Parquet sont forcés à vendre la Martinique et Sainte-Lucie à la nouvelle compagnie le 14 Août 1665.