Osman Duquesnay

  • Osman Duquesnay
    Domaine :
    Politique
    Date de naissance :
    Le 7 janvier 1846 au Marin
    Date du décès :
    Le 8 décembre 1923 au Marin

Osman Duquesnay, une figure politique ambitieuse et marquante de la Martinique à la fin du 19ème et début du 20ème siècle.

Osman Duquesnay naît le 7 janvier 1846 au Marin. Il appartient à une des principales familles de notables de couleur du Marin à la Martinique. Les Duquesnay sont en effet des libres de couleurs fortunés et influents qui ont occupé dès le lendemain de l’abolition de l’esclavage, des fonctions politiques importantes.

En 1946, le père d’Osman est un jeune marchand de 24 ans et avec son épouse Marie-Jeanne Adélaide Zoé, il habite une maison située au bourg, à la Grande Rue. Jules Duquesnay sera maire du Marin de 1851 à 1853 et de 1868 à 1874.

La fortune des Duquesnay est jugée importante, et repose sur des biens issus de la terre et du commerce, et sur des biens immobiliers et mobiliers. Cette puissance a d’ailleurs inquiété les autorités locales dans les années 1870 si l’on se réfère à cette remarque du Gouverneur à propos de Jules Duquesnay : « le maire Duquesnay est un mulâtre d’une famille nombreuse et riche qui vise à posséder toute la commune »

Osman Duquesnay effectue ses études au séminaire-collège de Saint-Pierre. Après l'obtention de son baccalauréat, il part en France faire des études de médecine à l'Université de Montpellier. A Montpellier, il participe déjà à la vie politique et ses convictions républicaines le firent entrer au Comité Central Républicain de l’Hérault.

Il retourne en Martinique en 1870, mais n’y demeure pas longtemps puisque la nouvelle de l’entrée en guerre de la France lui parvient. Osman Duquesnay, alors agé de 36 ans, s’engage comme volontaire dans l’armée francaise. Sous-lieutement, fait la campagne de l’Est, prend part à la bataille de Villesexel, puis se retrouve interné en Suisse jusqu’à la paix.

La guerre terminée, il finit ses études et obtient son diplôme de docteur en médecine, en 1875. Il regagne alors la Martinique, puis la Guadeloupe où il exerce sa profession pendant 2 ans à Sainte-Rose.

Osman Duquesnay, sur le plan politique se range aux côtés des républicains et devient auprès de Marius Hurard et Ernest Deproge l'un des pilers de ce mouvement en Martinique.

Sa carrière politique débute vraiment le 21 mai 1882 date de son élection comme conseiller municipal à Fort-de-France.

Puis il est élu conseiller général du canton de Saint-Pierre-Mouillage. Sa notoriété grandit et en 1884 il devient vice-président du Conseil Général. A cette époque, il est très proche du député Ernest Deproge et de ses idées assimilationnistes.

De 1885 à 1890, il est considéré comme proche de Desproge et est fortement critiqué par la presse hurardiste. Mais sa carrière politique bat son plein et il abandonne Saint-Pierre où les hurardistes sont majoritaires, et s'intéresse désormais à deux communes : le Marin, sa commune natale et Fort-de-France, la ville où il exerce sa profession de médecin.

En 1887, il est élu conseiller général du Marin, mais poursuit parallèlement ses ambitions sur Fort-de-France où son groupe renforce sa position face au maire Jules Fanfan qui, pour des raisons de santé s’éloigne dès le début du mois de janvier, de ses activités.

En 1888, avec une liste deprogiste, il devient à 44 ans Maire de Fort-de-France. Osman Duquesnay sera Maire de Fort-de-France de 1888 à 1896.

Ses succès à Fort-de-France ne le font toutefois pas oublier le Marin où il se fait élire, comme à Fort-de-France, conseiller général, en avril 1889. Élu dans les deux cantons, il opte pour le Marin où il va demeurer conseiller général de longues années.

En 1890, il est élu Président du Conseil général de la Martinique, fonction qu'il occupera jusqu'en 1893.

Entre 1890 et 1898, le parti républicain jusque là très uni connaît une scission entre ses deux grandes figures Marius Hurard et Ernest Deproge. Osman Duquesnay se rapproche des hurardistes et des blancs créoles qui progressivement reviennent dans l'arène politique et fonde un nouveau parti, le Parti Républicain Progressiste ou Parti Nouveau, en 1896.

Une des conséquences de ce changement de camp est la défaite d'Osman Duquesnay aux municipales de 1898 à Fort-de-France face au candidat hurardiste, Henri Audemar.

Malgré sa défaite aux municipales, Osman Duquesnay demeure toujours actif et ambitieux sur le plan politique. En 1898, Osman Duquesnay se présente aux législatives dans la circonscription sud, celle de Fort-de-France, face au député sortant, Ernest Deproge.

Fort de sa popularité du nord au sud de l’île, aidé de son nouveau parti qui a le vent en poupe, il lui inflige une cinglante défaite à Ernest Deproge. A la Chambre des Député à Paris, il fait partie du groupe Méline, Groupe des socialistes indépendants (IIIe République).

Mais aux législatives de 1902, il est battu dans le sud par le candidat Homère Clément.

En 1906, il se présente une nouvelle fois aux législatives et l'emporte face à Henri Lémery et siège dans le groupe des socialistes indépendants de Viviani.

En 1910, il est battu à l'élection des députés par Victor Sévère dans la circonscription du sud. Cet échec met un terme à son ambition politique.

Désormais, Osman Duquesnay se consacre à sa commune le Marin dont il est le maire de 1908 à 1923.

En 1914, lors de la première guerre mondiale, Osman Duquesnay s'engage avec dévouement comme médecin dans un hôpital de Salonique en Grèce puis à l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris.

Son action humanitaire durant la guerre de 1914-1918 lui a valu des distinctions : la médaille militaire avec palmes et celle de chevalier de la légion d'honneur reçue le 20 janvier 1919.

Osman Duquesnay meurt au Marin, où il est enterré, le 8 décembre 1923 à l'âge de 77 ans.