Né à Trinité en 1895, Pierre Réjon poursuivait ses études d'ingénieur à l'école des Arts et Métiers de Paris, lorsque la guerre éclata.
Le 22 août 1914, il s'engage en tant que volontaire dans le 33ème régiment d'infanterie alors que la guerre venait de débuter. En Juillet 1917, il devient élève dans l'aéronautique militaire, à l'instar de l'Afro-Américain Eugene Bullard ou de son compatriote martiniquais André Parsemain.
Stagiaire à Avord (Cher) en octobre-novembre 1917, il devient pilote de chasse fin décembre 1917. Il servit à l'escadrille tout d'abord dans l'escadrille N160, puis N64 avant de rejoindre celle des Coqs. Il avait pour habitude de baptiser ses avion « Zaza » du nom de sa petite sœur Isadie Réjon.
Pierre Réjon a touché 11 avions allemands et en a abattu 4 lors de combats aériens Voici l'extrait de l'ordre général numéro 640 du 20 septembre 1918, portant citation à l'ordre de l'Armée de Pierre Réjon : « Pilote d'un courage à toute épreuve. Le 10 août, au cours d'une mission à basse altitude, à 12 km dans les lignes ennemies, a engagé un combat très dur contre des adversaires supérieur en nombre et abattu un avion allemand".
Le journal La France coloniale, reprenant ce texte dans son édition du 23 novembre 1918, précise que Pierre Réjon en était ainsi à sa quatrième victoire « sans compter sept autres appareils fortement touchés, désemparés qui ont été obligés d'atterrir dans les lignes ennemies ».
Le sergent Pierre Rejon obtint la médaille militaire et fut décoré de la Croix de guerre française avec palme. La croix de guerre belge lui fut également décernée. Sorti indemne de la guerre, il trouva la mort le 15 août 1920 en Guyane.
A noter qu'il était ami avec Guibert Jean-Marie, un lieutenant ayant servi dans l'aviation lors de cette même guerre.