Solange Fitte-Duval naît le 25 août 1921 à Fort de France. Elle commencera ses études à l'école de Tivoli à Fort-de-France en sachant lire et écrire, sa mère qui avait obtenu son certificat d'étude lui ayant appris auparavant. Son père, cordonnier de son métier a du renoncer à son métier pour partir sur les champs de guerre lors de la Première Guerre Mondiale. Il était affecté à Verdun en 1916. Elle deviendra enseignante dans une école à Saint-Esprit et marquera de son empreinte des générations de Spiritains (habitants de Saint-Esprit).
Militante au Parti Communiste, elle s'est aussi investie dans la vie associative de plusieurs associations de sa commune. Elle est la fondatrice des Griots, de l'association « La Culture » du Saint-Esprit, du Syndicat d'initiative de la commune et du Centre Martiniquais Animation Culturel (CMAC). Amie de Jane Léro, la fondatrice de l'Union des Femmes de la Martinique, on lui doit également le Comité local à Saint-Esprit de la même association. Elle dirigera pendant 20 ans, entre 1973 et 1993, en menant de nombreuses actions pour la promotion et l'émancipation des femmes martiniquaises. On lui doit aussi le journal « Femmes Martiniquaises ».
Alors que la Martinique vient de sortir de la sombre période où elle était gouvernée par l'Amiral Robert et pendant la Seconde Guerre Mondiale, Solange Fitte-Duval a participé activement pour la création de l'Union des Femmes de la Martinique. Sous sa direction, l'organisation s'est battue pour la création de crèches permettant ainsi aux femmes de pouvoir exercer une activité professionnelle sans renoncer à avoir des enfants, la Protection Maternelle et Infantile (PMI), l'application de l'allocation de rentrée scolaire afin de soulager les mères de familles nombreuses qui travaillaient encore en grand nombre dans les champs de canne. On lui doit aussi sa mobilisation auprès des femmes de la Martinique pour qu'elle puisse voter et ainsi prendre en mains leur destin.
Elle a également donné des cours de nuit aux femmes condamnées bien souvent à n'avoir d'autres choix que de travailler dans les champs de canne. Peu d'entre elles savaient lire et écrire à l'époque.
Elle a lutté tout au long de la vie pour les plus nécessiteux afin qu'il puisse conjurer la misère et faire en sorte que leur enfants et eux-mêmes puissent croire en un avenir meilleur.
Durant sa carrière d'enseignante, elle a refusé l'assimilation qui était prônée pour enseigner aux enfants la littérature antillaise et l'histoire et la géographie de la Martinique.
Aujourd'hui, elle est considérée comme une des pionnières qui ont éveillé les consciences martiniquaises sur la valorisation de leur île, la Martinique. Militante, femme de convictions, elle aura lutté toute sa vie pour changer la face de son île croyant fermement à un monde plus uni et fraternel.
Une école primaire porte son nom dans la ville de Fort-de-France.