Auteur, chanteur, compositeur, interprète martiniquais, acteur incontournable du patrimoine musical antillais, Loulou Boislaville a marqué de son empreinte bon nombre de chants populaires, et a su émerveiller les publics à travers la Caraïbe, l'Europe, l'Amérique avec les Grands Ballets Martiniquais, puis le Nouveau Ballet Martiniquais.
Né le 8 janvier 1919 à Fort-de-France, Louis-lucien Boislaville dit Loulou Boislaville se passionne très jeune pour la musique. Il est encore jeune quand il rejoint les « Éclaireurs de France » dont il devient même chef de groupe.
En 1935, les festivités pour le tricentenaire du rattachement des Antilles à la France subjugent le jeune Louis. Il se porta volontaire pour la Seconde Guerre mondiale mais il est alors trop svelte et trop mince pour être retenu.
En 1935, il crée le groupe « Madinina Gaieté », où se côtoient saynètes, danse et musique. Malade pendant plusieurs mois, il intègre différents hôpitaux et se divertit en aidant les malades à faire à leurs douleurs par la musique. Passionné par le milieu hospitalier, il passe alors ses diplômes et devient infirmier à Colson où il sera nommé responsable des loisirs.
A 23 ans, Loulou Boislaville intègre « Le Groupe Folklorique Martiniquais » dirigé par Alexandre Nestoret. Son répertoire a marqué de son empreinte le patrimoine musical antillais, avec des biguines, valses, mazurkas très populaires : « La Sirèn », « Abandon », « Hermancia », « Lien d'amour », « Gran mé gran », « Makadam la bon », « Ou tro sòt doudou» , « Pa ni kon doudou mwen », etc...
Témoins de l'actualité sociale, ses chansons dépeignent les mœurs et coutumes de la société martiniquaise. Chaque année, à la demande du Préfet, il anime des spectacles du groupe Folklorique à bord des bateaux de croisières, ou dans des hôtels pendant la période touristique.
Loulou Boislaville a dirigé les Grands Ballets martiniquais, qui présentent jusqu'à 200 spectacles par an, à travers la Caraïbe, l'Europe et l'Amérique (1967-1978).
Le chorégraphe américain Ronne Aul rejoint le groupe pour former les danseurs. Sur la base de la danse traditionnelle, il apporte des mouvements du modern-jazz et de la danse classique.
En 1988, Loulou Boislaville est nommé Président d'Honneur de la Fédération du Carnaval Martiniquais. Pendant plus de 15 ans, il anime des chorales de groupes du 3ème âge…
Loulou Boislaville a également fait de nombreuses apparitions au cinéma, dans des films et téléfilms ayant pour cadre les Antilles… Au cours de son parcours, Loulou Boislaville reçoit de nombreuses récompenses, dont la Médaille de Chevalier (1969), le Prix de la SACEM (1985), la Médaille de Commandeur de l'Ordre National du Mérite (1993).
Une plaque porte son nom au Prêcheur, la commune d'où ses parents seraient issus. Après avoir oeuvré toute sa vie pour le patrimoine martiniquais comme son carnaval et ses Chanté Nwel (il est l'auteur de plusieurs cantiques chantés à Noël), Loulou Boislaville décède en 2001, à l'âge de 82 ans.