Cap 110 Memorial d'esclaves

Des premiers indiens à l'arrivée de Christophe Colomb en passant par la colonisation européenne et l'abolition de l'esclavage, la Martinique a connu beaucoup de bouleversements dans son histoire avant de connaître une certaine stabilité depuis qu'elle est devenue un département français en 1946.

Histoire précolombienne de la Martinique

Avant l'arrivée de Christophe Colomb en Martinique le 15 juin 1502, l'île de la Caraïbe a connu plusieurs vagues de peuplement. D'après les fouilles archéologiques, c'est en 2000 avant J.-C. qu'on situerait les plus anciennes traces de vie humaine en Martinique. Cependant ces premiers « habitants » étant nomades, ils ne s'y étaient pas installés durablement.

A l'image des autres îles de la Caraïbe, le premier peuplement de la Martinique ne remonte qu'un siècle avant J.-C. C'est en effet à cette date que sont arrivés des Indiens appelés les « Arawaks ».

Les Arawaks étaient originaires du bassin de l'Orénoque, l'actuel Venezuela. Vers le 10ème siècle, de nouveaux habitants, les « Caraïbes » conquièrent progressivement les terres de l'archipel mais c'est vers le 14ème siècle qu'ils s'étaient installés en Martinique. Ces populations se nourrissaient des produits de l'agriculture, la chasse et la pêche. Elles s'y étaient installées dans les zones côtières et consommaient essentiellement des produits de la mer (poissons, crustacés, tortues et lamantins).

Arrivée de Christophe Colomb

Caravelles de Christophe ColombC'est au cours de son quatrième voyage transatlantique que Christophe Colomb arrive la Martinique le 15 juin 1502. En accostant avec son équipage, Christophe Colomb aurait alors déclaré :

C'est la meilleure, la plus fertile, la plus douce, la plus égale, la plus charmante contrée qu'il y ait au monde. C'est la plus belle chose que j'ai vue, aussi ne puis-je fatiguer mes yeux à contempler une telle verdure.

Cependant pendant plus d'un siècle, la Martinique tombera dans l'oubli. En effet, les Espagnols jugeaient que les Petites Antilles n'étaient pas des terres pouvant rapporter suffisamment de richesses pour s'y intéresser. Ce sont les Français qui y trouveront un intérêt et s'y installeront durablement.

Arrivée des Français

Statue de Pierre Belain d’EsnambucLe cardinal de Richelieu, au nom du roi Louis XIII, créé la Compagnie des Isles d’Amérique (1635-1650) afin de coloniser les îles des Petites Caraïbes. La conquête de la Martinique débuta le 1er septembre 1635 avec l'arrivée sur l'île d’un aventurier normand, Pierre Belain d’Esnambuc (cf. photo ci-contre), le 1er septembre 1635. Il s'installa en Martinique avec une centaine de compagnons sur un territoire qui est aujourd'hui la ville de Saint-Pierre, première capitale de l'île. La Martinique devint une terre française administrée et exploitée par une compagnie à vocation commerciale.

Si au début, les Français tentaient de cohabiter avec la population caraïbe, sur la durée, cette vie commune ne prit pas. Les Indiens voyaient d'un mauvais œil l'arrivée de ces populations qui ne cessaient d'agrandir leur territoire à leurs dépends. Les rapports entre les populations devinrent alors hostiles et guerrières.

Les Français veulent que les Caraïbes qui étaient habituées à l'endroit, travaillent sur les champs agricoles qu'ils vont mettre en œuvre. Les Caraïbes refusent d'être réduits en esclavage dans une terre qu'ils avaient conquise et défendue contre les Français.

Les Caraïbes opposaient une forte résistance aux Français. Sous la gouverne des chefs Beausoleil et François Rolle de Loubière, les Caraïbes furent définitivement supprimés ou chassés de l'île à la fin du 17ème siècle. Certains auraient préféré se suicider que d'être réduits à l'esclavage par les « ennemis » (voir le Tombeau des Caraïbes). Les survivants fuirent alors vers les îles de la Dominique et de Saint-Vincent.

La période de l'esclavage

De la fin des Caraïbes à l'abolition de l'esclavage

Les Caraïbes décimées, les Français s'installent davantage sur l'île. Ils veulent profiter du climat pour exploiter certaines ressources de l'île qui arriveraient directement sur la table du Roi de France. Cette période a également marqué l'arrivée d'une nouvelle population dans l'île. Pour exploiter les ressources de l'île, les colons comptent sur la Couronne royale afin d'autoriser la traite des esclaves en provenance d'Afrique. Suite à l'accord royal, les navires quittent les ports des villes de l'Atlantique pour se rendre en Afrique et acheter ou échanger les esclaves contre des produits européens.

Esclaves travaillant dans une plantation de canne à sucreLes femmes étaient capturées pour s'occuper des tâches ménagères dans la maison des maîtres (travaux ménagers et élever des enfants) ou pour l'entretien des jardins de plantation, les hommes étaient responsables des travaux des champs. Ils travailleront côte à côte dans la plantation de canne à sucre, à l'apogée de la période sucrière de la Martinique.

Les populations noires d'Afrique devaient mieux résister au climat, être plus robustes et capables de supporter de lourdes charges de travail.

L'esclavage débuta aux Antilles dès l'arrivée des colons en 1635. En 1673 fut créée la Compagnie du Sénégal avec comme objectif de déporter des esclaves noirs vers les îles de la Caraïbe et les pays d'Amérique. La traite des Noirs devint un véritable marché et un échange constant contre l'Afrique et la Caraïbe.

Entre 1635 et 1789, environ 700.000 esclaves furent déportés vers la Martinique, la Guadeloupe et Saint-Domingue, les trois colonies françaises dans la Caraïbe. En 1745, sur 80.000 habitants, 65.000 étaient des esclaves.

Économie durant la période esclavagiste

Le café sera la première culture exploitée. Introduit en Europe par les Hollandais, le café connut un essor rapide dans les colonies. Les Français l'implantèrent dans leurs colonies antillaises (Martinique, Guadeloupe, Saint-Domingue). Très vite, ils devinrent les premiers producteurs mondiaux de café. Avec près de 50.000 tonnes de café produites chaque année, ils représentaient plus des trois quarts de la consommation mondiale à l'époque.

Cependant cette prédominance dans le secteur du café ne perdurera pas. En effet, la culture du café demandait des investissements coûteux et la concurrence féroce de l'Amérique Latine obligea les colons à se tourner vers la production de tabac puis de sucre.

Le secret de fabrication du sucre de canne fut introduit en Martinique par des colons juifs hollandais chassés du Brésil. La culture de la canne à sucre remplaça celle du tabac aux Antilles et fit la fortune de la Martinique au 18ème siècle. Avec les premières techniques de distillation du jus de canne, améliorées par le Père Labat dès 1694, s’ouvrit l’ère de l’alcool.

Le Père Labat perfectionna le procédé de production en inventant l’alambic. De nombreuses sucreries vont alors s’adjoindre une distillerie. Les Antilles françaises devinrent les moteurs du développement de la production de sucre et de rhum. Les premières sucreries virent le jour en Martinique, les capitaux étaient fournis par les marchands des différents ports de France et de la région parisienne.

L'industrie sucrière se développa rapidement : le nombre de sucreries passa de 119 en 1671 à 456 en 1742. Les surfaces cultivées en canne s'étendaient tandis que la concentration des terres se poursuivait. Au total, plus de la moitié des terres cultivées appartenaient à des grands propriétaires, les futurs békés. Les progrès techniques, tels que les moulins, permirent l'accroissement la production.

La rentabilité de la canne fut aussi augmentée par la production de mélasses exportées brutes. Pendant deux siècles, la canne à sucre fut exploitée en Martinique. La banane fit quant à elle son apparition en 1730, mais les autorités royales durent l'imposer pour la faire vivre.

Les Antilles françaises deviennent des moteurs de développement de la production de sucre et de rhum.

La culture des fruits et légumes, de la banane (qui est apparu en 1730 était consommée autant comme fruit que comme légume) et l'élevage, étaient nécessaires à la subsistance de la population, et en particulier à l'alimentation des esclaves. Cependant, malgré les mises en garde, les obligations et les sanctions, les colons ne se préoccupaient pas beaucoup de nourrir leurs esclaves. Ils cherchent à se décharger de cette obligation et finissent par accorder aux esclaves la journée du samedi pour cultiver un lopin de terre pour leur subsistance sur l'habitation.

En 1787, le quart des terres est cultivé en vivres. Le développement des cultures nécessitait la conquête de nouvelles terres. Peu à peu, le reste de l'île se peupla : Ducos dès 1682, le Lamentin en 1690, puis vint le tour du reste de la côte atlantique (le Robert en 1697, le François en 1694, et enfin le Vauclin en 1720), et du Gros-Morne, qui se spécialisa dans la production du cacao. La population passa de 23 362 habitants en 1701, à 74 042 en 1738, puis à 89 300 en 1783.

Les progrès technologiques, tels que les moulins, permettent une production accrue. La rentabilité de la canne est également augmentée par la production de mélasse brute exportée.

Grâce au système de l'Exclusif, qui les exploitait, les colonies firent la richesse de la métropole, et en particulier des villes portuaires comme Nantes ou Bordeaux qui profitèrent du commerce direct avec les îles (textile, produits alimentaires, matières premières telles que les matériaux de construction et les produits manufacturés) et du commerce triangulaire, c'est-à-dire du trafic négrier.

De plus, l'Exclusif interdisant aux îles le raffinage du sucre, ce sont les les marchands et raffineurs de métropole qui en tirent des profits énormes. En 1789, la France fournissait la moitié du sucre consommé en Europe !

Le Code Noir

Code Noir, le livre instituant les règles de l'esclavageD’abord prévu pour interdire les abus et les mauvais traitements que subissaient les esclaves dans les plantations et supprimer le commerce illégal entre l’Afrique et les Antilles, le Code Noir de 1685 devint plus un texte pour réglementer et institutionnaliser l’esclavage.

Maisons d'esclaves en MartiniqueEn 1724, la seconde version du texte rendait légale la pratique de l’esclavage. Les esclaves venus d'Afrique vivaient dans des cases en bois sur le vaste domaine que détenait leur maître. Ils étaient considérés comme des propriétés de leur maître et leur devaient un dévouement à toute épreuve.

Pendant que les hommes travaillaient dans les plantations, les femmes occupaient des postes de domestiques dans la maison des riches propriétaires terriens. Elles étaient aussi bien responsables des tâches ménagères que de l'éducation des enfants des colons.

Les maîtres devaient baptiser et instruire leurs esclaves à la religion catholique. Le Code Noir réprimait les naissances hors mariage entre une femme esclave et un homme libre. Les esclaves pouvaient se marier entre eux, se plaindre des mauvais traitements et se constituer un pécule pour racheter leur liberté. Une tentative d’évasion était lourdement sanctionnée si l’esclave était ensuite retrouvé.

Monument sur la libération des esclaves au PrêcheurUn esclave pouvait être échangé ou vendu à un autre propriétaire. Bien que plusieurs révoltes d'esclaves se soient produites en Martinique, aucune n'aboutit à un changement de la condition de ces populations serviles. Ce système perdura pendant deux siècles en Martinique avant que ne soit décrétée l’abolition de l’esclavage dans l’île le 22 mai 1848.

Évolution politique et institutionnelle durant l'esclavage

Sur le plan des institutions locales, l’administration des colonies fut marquée par la suprématie de l’autorité militaire, qui, en raison de l’éloignement de la France, concentra en son sein l’ensemble des pouvoirs. Dès 1674, le Roi retrouva ses prérogatives et mit en place un gouvernement militaire unique pour les colonies de la Caraïbe, qui résidait en Martinique.

A plusieurs reprises, la Martinique se retrouva sous possession anglaise puis française. Alors que la France était en pleine révolution, plusieurs voix s'élevèrent pour dénoncer le statut des personnes de couleur dans les colonies. L'abolition de l'esclavage était une idée défendue par certaines figures de la Révolution Française mais l'occupation anglaise (1794-1802) marqua pour la Martinique un retour à l'ancien régime.

Dans les autres colonies françaises, l'évolution fut différente. L'abolition puis le rétablissement de l'esclavage dans les colonies par Napoléon aboutit à l'indépendance de la République d'Haïti en 1804.

En Guadeloupe, l'occupation anglaise en 1794 ne dura qu'une année. Les Anglais furent chassés par Victor Hugues avec l'aide d'anciens esclaves libres ou affranchis. L'abolition puis le rétablissement de l'esclavage en 1802 par Napoléon provoqua une révolte menée par Louis Delgrès, un homme de couleur né libre en Martinique. Avec l'aide de différents compagnons, ils firent le choix de vivre libre ou de mourir.

Rendue par l’Angleterre à la France, la Martinique ne connut pas ces évolutions, l’esclavage se perpétuant jusqu’en 1848. Le 24 février 1848, la monarchie de Juillet fut renversée. François Arago, Ministre de la Marine et des colonies, admit la nécessité d’une émancipation des Noirs, mais souhaitait ajourner cette question jusqu’au gouvernement définitif.

Sous l’intervention pressante de Victor Schoelcher, sous-secrétaire d’État aux colonies, une série de décrets fut promulguée le 27 avril 1848. Le premier abolit l’esclavage mais prévoyait un délai de 2 mois à compter de sa promulgation dans la colonie. Il prévoyait également une indemnisation des anciens propriétaires d’esclaves.

En Martinique, dans le même temps, le ton montait. Des troubles éclatèrent sur les habitations de l’île, les esclaves, ayant eu vent de ce qui se trame en métropole, ne souhaitaient pas attendre. Ils se révoltèrent et le point culminant de ces révoltes les 22 et 23 mai 1848 à Saint-Pierre changea la donne. Sans tenir compte du délai initialement prévu pour leur application les décrets entrèrent immédiatement en vigueur. Le 22 mai 1848, l'abolition de l'esclavage fut officiellement proclamée par le Gouverneur de la Martinique.

De la fin de l'esclavage à la départementalisation

Port français à PondichéryDès lors que la fin de traite négrière a été décidée, les colons se heurtent à des difficultés de main d’œuvre. Cela va s'accentuer avec la proclamation de l'abolition de l'esclavage. Les nouveaux affranchis refusent de travailler pour leurs anciens maitres et préfèrent cultiver le petit lopin de terre acquis après leur libération. Les colons souhaitent donc des solutions rapides pour avoir des travailleurs bon marché qui accepteraient de lourdes conditions de travail.

C'est vers l'Asie (Inde et Chine) et l'Afrique (les Kongos) qu'ils vont se tourner. Si les Chinois, épargnés des travaux des champs, s'adaptent bien à la vie locale et se tournent vers le commerce, les Indiens arrivés à cette période, dont les conditions de vie sont misérables désertent pour certains les champs ou optent pour le rapatriement en Inde au bout de quelques années.

Certains s'adaptent et s'intègrent dans la population locale en épousant notamment des Créoles descendants des anciens esclaves. Ces nouvelles arrivées ne bouleversent pas la vie locale. Aucune tension inter-ethnique n'est à noter.

En 1898, on compte 175 000 habitants en Martinique, dont 150 000 Noirs et mulâtres (85 %), 15 000 Indiens (8,5 %) et 10 000 Blancs (5,7 %). Contrairement à ce que l'on peut penser, la fin de l'esclavage en 1848, ne rime pas avec la fin de « l'importation d'hommes » en Martinique. En effet, entre 1853 et 1885, plus de 29 000 noirs sont amenés d'Afrique avec contrat et garantie de retour gratuit. Ils venaient de l'Afrique centrale (zone actuelle des deux Congos et du Gabon). Les Noirs demeurent toujours dans une situation précaire.

La 3ème République marque cependant certaines avancées, avec le suffrage universel masculin et les progrès concernant l’enseignement public obligatoire, laïc et gratuit (1881). Il n’en demeure pas moins que les Blancs héritiers des esclavagistes, dits Békés, conservent les terres et le pouvoir économique. Une nouvelle classe semble naître : celle des mulâtres, qui, à la croisée des deux communautés blanche et noire, dispose de davantage de privilèges que la seconde sans en avoir autant que la première.

Parmi ces privilèges figurait en bonne place l’accès à l’éducation, qui permet aux mulâtres de gravir les échelons sociaux en accédant bien souvent d’abord aux professions libérales (médecins, avocats…) pour également se trouver en bonne position dans les secteurs commerciaux.

La mentalité dominante est alors celle du « chapé la po » : c’est à dire, pour les femmes, faire en sorte que sa progéniture soit la plus blanche que possible afin de pouvoir sortir de la misère. Encore aujourd’hui, on peut encore trouver des traces de cet état d’esprit.

La Martinique au 20ème siècle

Éruption de la Montagne Pelée en Mai 1902L'un des éléments les plus marquants de l'histoire de la Martinique au 20ème siècle a été l'éruption de la Montagne Pelée. Cette éruption va redistribuer les cartes. Fort-de-France devient la nouvelle capitale de la Martinique en lieu et place de Saint-Pierre complètement détruite par les laves du volcan.

La Martinique connaît par la suite de nombreuses difficultés économiques et sociales. L’industrie sucrière est paralysée par la concurrence du sucre de betteraves produit en France et le sucre de canne moins cher des autres îles environnantes.

Aimé Césaire, poète et ancien homme politique de MartiniqueAimé Césaire, un jeune martiniquais noir revient en Martinique après ses études en métropole. Il rédige plusieurs poèmes et livres sur la condition des noirs aux Antilles dont le plus connu est Cahier d’un retour au pays natal. En 1946, il est élu Maire de Fort-de-France puis Député de la Martinique. Il dénonce le pouvoir corrompu et sans partage des Békés.

Alors que dans le monde se lève un mouvement de révoltes et de quête d’indépendance (Inde, Indochine, Maghreb), Césaire pense que la meilleure voie pour un développement et la modernisation économique de la Martinique serait d’être mieux intégré au sein de la France. Il défend donc la loi de départementalisation visant à faire de la Martinique un département français à l’instar des autres départements français de la métropole et non plus une colonie.

Le 19 mars 1946, la Martinique devient un département français à part entière. Si ce changement de statut a aidé la Martinique à se développer économiquement et à bénéficier des aides de l’Union Européenne, il n’en reste pas moins que le visage économique de la Martinique n’a pas changé. Les Békés détiennent toujours l’essentiel des pouvoirs économiques sur l’île, 52% du foncier et continuent de tirer les ficelles. Ils disposent de grands groupes (hypermarchés, plantations / exportations de bananes, achat et location de voitures, etc...).

De plus, les tensions sont toujours palpables entre une population noire souvent cantonnée aux postes secondaires et dont la situation est plus modeste que celles des héritiers des anciens colons.

Grève du 5 février 2009Des grèves et des manifestions ont éclaté en 2009. La population dénonçait la vie chère, les prix jugés élevés de la grande distribution et de l’essence ainsi qu’une revalorisation des bas salaires. Au bout de 40 jours de paralysie des services publics et privés, un accord est signé entre les principaux syndicats, le préfet pour l’État et les hommes politiques locaux. Si les mesures décidées ont calmé la révolte, il n’en reste pas moins que les décisions ont été prises pour une certaine durée dans le temps et ne sont donc plus actives.

Depuis cette révolte baptisée « grève du 5 février » la situation de la Martinique s’est apaisée sans pour autant voir certains problèmes de fond réglés.

Le 1er Janvier 2016, la Martinique est devenue une Collectivité Territoriale Unique, près de 70 ans après la départementalisation mettant fin à la présence de deux assemblées, le Conseil Général et le Conseil Régional se partageant les responsabilités dans l'île.