Patrick Chamoiseau est un écrivain martiniquais. Il est l'auteur de romans, de contes, d'essais qui lui ont valu le prix Goncourt en 1992 pour son roman Texaco. Il est également un théoricien de la créolité et a écrit pour le théâtre et le cinéma (Biguine en 2004, Nord-Plage en 2004, Aliker en 2007, ou encore Le Passage du Milieu en 2009).
Né à Fort-de-France le 3 décembre 1953, Patrick Chamoiseau obtient son baccalauréat en Martinique puis part en métropole pour y poursuivre des études de droit et d'économie sociale en France. Par la suite, il devient un travailleur social dans l'Hexagone, puis en Martinique.
Il redécouvre le créole qu'il avait dû abandonner au moment de ses études primaires. Son œuvre dépeint les traits de la culture populaire martiniquaise, celle des petites gens et de leurs combats.
Il s'intéressera alors à l'ethnographie et aux formes culturelles en voie de disparition de île natale à savoir les « djobeurs » du marché de Fort-de-France qu'il évoque dans Chronique des Sept misères. Ces hommes tout faire présents sur les marchés de Fort-de-France se faisaient de plus en plus rares et moins influents. Il évoque également la disparition des vieux conteurs. Il déplore la disparition d'une forme de créativité qui alimentait l'identité créole.
Selon Chamoiseau, la départementalisation a eu pour eu comme effet l'acculturation du peuple martiniquais. Dans sont troisième roman, Texaco qu'il publie en 1992, Patrick Chamoiseau explore l'histoire moderne de la Martinique. Ce roman revisite d'une manière originale l'épopée du petit peuple martiniquais à travers le récit du combat des habitants d'un bidonville située en bord de mer, près des raffineries de Fort-de-France. Il évoque le combat pour la sauvegarde de certains modes de vie authentiquement créoles.
Ce roman auréolé du Prix Goncourt est reconnu comme était l'une des œuvres antillaises majeures de la fin du 20ème siècle. Chamoiseau s'interroge également sur les formes d'expression créoles. Prenant acte de l'existence d'une culture créole essentiellement travaillée par l'oralité, il envisage le développement d'une littérature orale pour laquelle l'écrivain, héritant des tournures orales et des conteurs créoles, aurait pour rôle de s'ériger en « marqueur de paroles ».
Il se rapproche alors de l'écrivain Raphaël Confiant et le linguiste Jean Bernarbé avec qui ils vont défendre le concept de créolité. Ils suivront la voie ouverte par Édouard Glissant et plaide pour la pluralité linguistique.
Il revendique les glissement transculturels. Il évoque sa démarche littéraire et son itinéraire artistique dans un essai récent appelé Écrire en pays dominé. Il y dénonce la permanence du phénomène colonisateur dont la violence se prolonge sous des formes insidieuses.
Patrick Chamoiseau qui se réclame de William Faulkner tient avant tout à l’inventivité de sa langue qui emprunte tant au français qu'au créole et multiplie les créations lexicales. Son dernier roman, Un dimanche au cachot publié en 2007, il confirme à la fois l'importance de la mémoire de l'esclavage dans son œuvre et sa richesse lexicale.
Œuvres littéraires :
- Chronique des sept misères (1986)
- Solibo le magnifique (1988)
- Éloge de la créolité (1989)
- Lettres créoles (1991)
- Écrire en pays dominé (1997)